Publié le 17-05-2007 à 11h05 (mis à jour le 12-02-2008 à 19h07.)
Il existe deux choses bien distinctes. Tout d’abord l’agrandissement de la station Hôtel de Ville du métro C, indispensable dès à présent à la fois pour la sécurité des passagers et la souplesse de l’exploitation. Ensuite, le prolongement de la ligne, à une échéance plus lointaine. Nous allons tenter de chiffrer ces deux opérations.
Opération complexe en secteur urbain dense, avec de nombreux réseaux souterrains, un parking enterré, et le cadre du métro A, elle échappe complètement à mes capacité de chiffrage. On peut néanmoins s’attendre, au vu de cette complexité à un coût maximum majorant de l’ordre de 100 millions d’euros.
Outre les coûts de matériel roulant calculés sur la page le concernant, la prolongation de la ligne de métro C a un coût en infrastructures.
Pour bien vous faire saisir combien le prix du génie civil peut être lourd et pénalisant, je vais réaliser les calculs sur plusieurs cas :
Voici les éléments physiques nécessaires au calcul :
Voici les prix de base du calcul :
Les prix de remblais, de déblais et de tablier de pont sont des estimations correctes mais basses. Pour obtenir un prix plus proche de la réalité, nous multiplierons les résultats finaux des calculs sur ces éléments par deux.
Le volume de terre à décaisser dans ce cas est avec les hypothèses retenues :
4 500 * 7,5 * 8,5 = 286 875 m3
Ce qui coûtera 14 343 750 euro.
Le cadre à construire pour mettre les voies à l’intérieur étant assimilable (grossièrement) à un pont au niveau des coûts, nous allons calculer la surface du cadre :
4 500 * 8,5 = 38 250 m2
Cela donnera un prix de 114 750 000 euro.
Le prix du génie civil hors voies sera donc, en appliquant le « coefficient deux » de 229 500 000 euro
On y ajoute le prix de la voie à installer dans le cadre :
4,5 * 15 000 000 = 67 500 000 euro
Plus les 30 000 000 euro pour les 10 rames
Il ne reste plus qu’à tout additionner :
14 343 750 + 229 500 000 + 67 500 000 + 30 000 000 = 341 343 750 euro
Le prix total d’un prolongement souterrain jusqu’à Sathonay est donc de 341 millions d’euro, facilement arrondissable à 350 tout compris.
Le calcul est un peu plus complexe, mais on va découper en tranches. On considère tout d’abord que tous les passages à niveau seront remplacés par des secteurs où le métro sera enterré. Les descentes et remontées se feront en rampe de 30‰. Il y a 4 franchissements en tout.
Pour le secteur de Cuire, avec une station enterrée, on aura donc un ouvrage composé de la manière suivante :
Le volume de terre à décaisser sera donc :
(250 * 8 * 8 / 2) * 2 = 16 000 m3 pour les deux trémies plus 100 * 8 * 20 = 16 000 m3 pour la station, soit un total de 32 000 m3. Ceci nous donne un coût de 1 600 000 euro
Le cadre de la station aura une surface de :
20 * 100 = 2000 m2
Son coût sera donc de 6 000 000 euro.
Soit pour le secteur Cuire, voies prêtes à être posées, un total de 7 600 000 euro.
Ensuite, pour les trois autres franchissements, on aura des ouvrages composés comme suit :
Le volume de terre à décaisser sera donc :
(200 * (6 / 2) * 8) * 2 = 9 600 m3 pour les deux trémies plus 50 * 6 * 8 = 2 400 m3 pour le cadre soit un total de 12 000 m3.
Ce qui nous donne un coût de terrassement de 600 000 euro.
Le cadre aura une surface de :
25*8 = 200 m2
Son coût sera donc de 600 000 euro.
Chaque franchissement aura donc avant la pose des voies, un coût de 1 200 000 euro. Comme il y en a 3, cela nous donne 3 600 000 euro.
Donc avant la pose de la voie, le coût du génie civil entre Cuire et Sathonay sera, par application du « coefficient deux » de 22 400 000 euro.
Le coût de la voie reste inchangé par rapport au cas précédent : 67 500 000 euro, de même que celui des rames : 30 000 000 euro.
D’où en faisant la somme :
22 400 000 + 67 500 000 + 30 000 000 = 119 900 000 euro
Le prix d’un prolongement à Sathonay sans passage à niveau serait de 119,9 millions d’euro, qui seront facilement arrondis à 130 millions.
C’est, je le rappelle, mon hypothèse de travail.
Ici, pas de génie civil lourd. On a donc juste à additionner le prix des voies, 67 500 000 euro, et le prix du matériel roulant, 30 000 000 euro.
Le prix d’un prolongement à Sathonay en surface en conservant les quatre passages à niveau existants se monterait donc à 97 500 000 euro, arrondis facilement à 105 millions.
Ici, l’hypothèse d’un enfouissement partiel ou total serait financièrement totalement fantaisiste. De même qu’au vu des fréquences prévues, le maintien des passages à niveau est une hypothèse raisonnable. La longueur de voie est de 18,6 kilomètres, cependant la voie est unique, et les aménagements environnants seront moindres. Je diminue donc arbitrairement l’estimation du prix du kilomètre de voie à 10 000 000 euro. La voie reviendra donc à 186 000 000 euro.
Le matériel supplémentaire (4 rames, voir la page sur le matériel roulant) coûtera 12 000 000 euro.
Le prolongement de Sathonay à Trévoux en reprenant l’emprise actuelle sans modification reviendrait donc à 198 millions d’euro, arrondis à 205 millions.
Tableau de synthèse des prix :
Métro souterrain entre Cuire et Sathonay | Métro sans passage à niveau entre Cuire et Sathonay | Métro avec passages à niveau entre Cuire et Sathonay | |
---|---|---|---|
Agrandissement station Hôtel-de-Ville |
100 000 000 € | 100 000 000 € | 100 000 000 € |
Tronçon de Cuire à Sathonay |
350 000 000 € | 130 000 000 € | 105 000 000 € |
Tronçon de Sathonay à Trévoux |
205 000 000 € | 205 000 000 € | 205 000 000 € |
Total | 655 000 000 € | 435 000 000 € | 410 000 000 € |
On voit très rapidement que si l’on veut faire passer le métro en souterrain entre Cuire et Sathonay, cela reviendra plus cher que de le prolonger totalement en surface jusqu’à Trévoux. Ce surcoût supérieur à 200 millions d’euros n’apporterait rien de significatif, que ce soit pour les riverains ou l’exploitation. En revanche, il obèrerait durablement les capacités d’investissement du Sy.T.R.A.L. C’est pourquoi cette hypothèse doit être écartée. En revanche, la différence d’environ 25 millions entre une hypothèse sans passage à niveau et une hypothèse les conservant est plus raisonnable, d’autant que le milieu urbain de Caluire peut justifier cet investissement afin de sécuriser les circulations.
Je remercie Nanar pour ses indications sur les prix du BTP, et d’équipement ferroviaire.