Ferro-Lyon

Alors que la mise en service de la quatrième ligne de tramway moderne de l’agglomération vient d’avoir lieu, on ne peut que regretter l’oubli dans lequel sombrent les vestiges de l’ancien réseau de tramway.

Les motrices, hippomobile, type Lyon n°55 et Salon avait été sorties au printemps 2001 du Musée Henri Malartre de Rochetaillée-sur-Saône, où elle font l’orgueil du hall consacré aux transports en commun, pour êtres exposées au dépôt de la Porte des Alpes. Dans l’euphorie du moment, il avait été évoqué par le président du SyTRAL, qui demeure propriétaire de ce matériel, des travaux de remise en état de la motrice n°55 pour permettre sa circulation sur le réseau… Mais depuis, plus rien !

À peine un an plus tard, l’association ATHALY avait envisagé de créer une ligne de tramway touristique dans le plus grand parc naturel récréatif de l’agglomération, celui de Miribel-Jonage. Là aussi, le projet a suscité de l’intérêt avant de sombrer dans l’oubli, car aucune collectivité ne s’y est réellement investie.

Lorsqu’on discute avec des amateurs de la chose ferroviaire, tous sont intéressés pour voir rouler des tramways historiques. Tous sont prêts à les photographier le jour où ils rouleront… Mais bien peu semble vouloir participer à l’entreprise qui rendrait cette chose possible. Bien au contraire, lorsque fin 2009, ATHALY, en désespoir de cause, en est venu à envisager de ferrailler certains de ses tramways anciens (issue fatale qui a finalement pu être évitée grâce à quelques bonnes volontés individuelles), tous ceux qui n’avaient jamais levé le petit doigt se sont d’un coup souvenus que ces tramways existaient pour crier au scandale. Ont-ils profité de l’occasion pour venir adhérer à l’association afin de la faire bénéficier de leurs bons conseils et de leur aide ? Pas du tout ! Leur amour de la chose ferroviaire reste tout platonique. Ils voudront bien voyager dans un éventuel tram inaugural (si possible en étant invités), ils voudront bien photographier le matériel remis en état en avant-première… Mais de là à manipuler un balai, un pinceau, un tournevis ou une clef anglaise, il y a un pas qu’ils ne franchiront vraisemblablement pas.

Car c’est bien la question de l’implication des passionnés qui est posée. Tout le monde peut vouloir voir rouler des matériels anciens, mais les collectivités locales ne s’y intéresseront et n’apporteront des financements que s’il y a des personnes, si possible nombreuses, prêtes à s’investir dans ce projet, et à affirmer cette volonté avec force et détermination par leurs actes.

Sachant qu’à cette problématique se greffe aussi la question de la mémoire vivante des anciens tramways de Lyon. Les anciens de l’OTL qui ont connu ces matériels vieillissent et disparaissent petit à petit, effaçant une mémoire vivante que les archives ne sauraient restituer. L’oubli s’installe, entre le musée Henri Malartre qui semble peu intéressé par sa collection de matériel de transports en commun, et les motrices n°439 et 1103 d’ATHALY qui nécessitent une remise en état coûteuse même pour une simple présentation statique.

Il est donc important que toutes les personnes intéressées à voir rouler un tram historique dans l’agglomération se mobilisent pour atteindre ce but, et préserver la mémoire de l’ancien réseau. Bref, c’est vous, cher lecteur, qui ferez qu’un tram historique roulera un jour ou jamais dans l’agglomération lyonnaise.

Pour adhérer à ATHALY…

Exceptionnellement, il n’y aura pas d’édito en juin 2009. Pour compenser, vous pouvez dès à présent retrouver une fiche illustré pour toutes les stations de la ligne T4 dans la rubrique dédiée du site.