Publié le 28-02-2010 à 21h30
Nous allons une nouvelle fois nous éloigner des chemins de fer car un événement essentiel se prépare sur l’agglomération : La réorganisation du réseau de bus TCL dénommée par le SyTRAL Atoubus. Cette réorganisation, qui va impacter la vie quotidienne de centaines de milliers d’usagers est en train d’être préparée en catimini, sans concertation sérieuse.
Cette réorganisation des lignes est à ce jour quasiment ficelée au sein d’un cénacle d’une poignée de « sachants ». Elle est progressivement présentée aux différentes municipalités de la communauté urbaine de façon saucissonnée. Ainsi, chaque commune ne découvre que les informations ayant trait aux lignes passant sur son territoire, sans avoir une vue d’ensemble, y compris sur les territoires voisins, et qui peuvent concerner ses habitants.
Or les changements seront nombreux et essentiels, puisque à peu près toutes les lignes connaîtront des modifications (raccourcissement, prolongement, changements d’itinéraires, fusion avec une autre), qui dans certains cas faciliteront l’usage du réseau, mais dans d’autre le compliqueront fortement.
L’usager, lui, doit pour le moment se contenter de « fuites » plus ou moins organisées pour essayer de saisir ce qui va se passer pour lui. Ainsi, si certaines communes jouent réellement le jeu de la concertation, en diffusant les informations essentielles transmises par le SyTRAL (disons-le honnêtement, le bon élève en la matière est le 3e arrondissement), d’autres (la liste est hélas longue !) sont beaucoup moins bavardes. L’usager n’a donc aucune vision globale du projet. Ainsi découvre-t-il que la ligne qu’il utilise pour aller au centre commercial n’y passera plus, ou que désormais pour rejoindre le centre de sa ville, il aura le choix entre marcher et attendre une correspondance au milieu de nulle part. Mais pour aller à son travail qui est dans une autre commune de l’agglomération, que va-t-il se passer ?
Remarquons ici que ce serait normalement le rôle du SyTRAL de concerter, puisque c’est lui qui est aux manettes. Or, ce n’est pas prévu ! En effet, voici le planning du projet :
On voit bien que le projet sera « présenté » au public, mais non débattu ou concerté. De plus, on constate que cette période est située en plein sur les mois d’été, comme si on voulait surtout éviter le débat. Cependant, les élus ne doivent pas oublier combien une restructuration d’ampleur du réseau est un sujet sensible. Dans plusieurs agglomérations où ces opérations ont été ratées, cela a très nettement favorisé un changement de majorité aux élections suivantes (par exemple Orléans en 2001 et Amiens en 2008). Compte tenu de la taille du réseau (plus de 100 lignes, plus de 60 communes impactées), ce risque d’échec est démultiplié. Aussi, un peu de prudence, de modestie, d’humilité, et – osons le mot – d’honnêteté de la part du SyTRAL seraient les bienvenus.
Bref, je ne peux qu’encourager tous les lecteurs de ce site à faire remonter sans délai auprès des communes et du SyTRAL leurs doléances, tant sur la structure du réseau de bus, que sur ses dysfonctionnements que sont l’irrégularité ou la surcharge de certaines lignes. Car c’est maintenant que les arbitrages politiques sont en cours.