Ferro-Lyon

Métros, trams, trains, funiculaires lyonnais…

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Et les marchandises ?

Publié le 14-01-2011 à 21h54

Lorsqu’on parle transports et à plus forte raison transports en commun, on pense immédiatement au déplacement des personnes. Or il n’y a pas que les personnes à transporter, même si les passagers ont parfois l’impression d’être transformé bétail par le transporteur. Chaque jour, une ville comme Lyon nécessite le déplacement d’un volume considérable de marchandises en tout genre pour assurer son fonctionnement. Cela va des matériaux de construction aux produits alimentaires, en passant par tous les biens de consommation et l’évacuation des déchets.

Ces transports se font depuis plusieurs décennies quasi-exclusivement par la route. Pour les approvisionnements, cela se fait soit au départ de plate-formes logistiques de banlieue plus ou moins éloigné, soit directement depuis d’origines plus éloignées par autoroute. Chaque jour des centaines de camions et camionnettes convergent donc vers la ville pour approvisionner les commerces et les entreprises. L’évacuation des productions locales et autres déchets suit un chemin inverse, ce qui crée aussi un trafic de poids-lourds intense.

Or, ne pourrait-on pas envisager d’utiliser les infrastructures ferroviaires de transports en commun pour essayer de rationaliser ces échanges ? En effet, les lignes de tramway lyonnaises passent dès à présent à proximité de quatre des plus grands centres commerciaux de l’agglomération (Part-Dieu, Porte des Alpes, Carrefour Vénissieux, La Soie), auxquels s’ajoutera probablement bientôt un cinquième aux Sept-Chemins. Elles passent aussi non loin des infrastructures ferroviaires structurantes.

Ne pourrait-on pas imaginer, moyennant la création de gares d’échange ou de plates-formes logistiques reliées aux voies du tramway et de chemin de fer pour assurer un transfert des marchandises entre ces deux modes ? Par exemple, une plate-forme logistique pourrait être créée sur les emprises ferroviaires à l’abandon à Saint-Priest, ou sur le site de Lyon-Guillotière. Moyennant l’utilisation de matériel roulant de tramway adapté, et l’emploi de caisses mobiles, faire circuler des tramways de marchandises la nuit ne semble pas infaisable. Naturellement, il faudrait aussi réaliser des embranchements dédiés au niveau des centres commerciaux pour assurer la réception et le déchargement-chargement des caisses mobiles sur les trams. Ainsi, pourrait être mis en place une chaîne logistique plus respectueuse de l’environnement des citadins.

De même, le long des lignes de trams, ne pourrait-on pas imaginer que la collecte des déchets puisse être faite par un tramway spécialisé ? L’intérêt serait, là, de réduire les nuisances sonores (qui n’a jamais été réveillé avant cinq heure du matin par le bruit d’un camion-benne faisant tourner son moteur à plein régime pour actionner le système de levage des poubelles ?), et éventuellement la pollution, puisque dans ce cas, le matériel serait aussi électrique. On pourrait même concevoir des tram-benne aptes à évacuer les encombrants ou les déblais de chantiers…

Bref, comme cela se faisait au début du XXe siècle, ou bien comme d’autres réseaux de villes étrangères tente de le remettre en place, il semble intéressant de redonner au réseau de tramway une place importante dans le transport des marchandises…