Publié le 14-12-2014 à 18h24
Le 11 décembre 2014, le comité syndical du SyTRAL a débattu du plan de mandat 2014-2020 du syndicat. Cependant, le contexte général conduit à atteindre les limites de l’exercice. En effet, la période à venir va être marquée par une phase d’instabilité institutionnelle, avec le remplacement de la communauté urbaine de Lyon par la métropole de Lyon au 1er janvier 2015 ainsi que l’extension du périmètre de compétence du SyTRAL pour les transports en commun urbains et routiers interurbains à l’ensemble du département du Rhône en plus de la métropole entre janvier et juillet 2015. Cette évolution va venir bouleverser le champ de missions du syndicat, et va l’obliger à redéfinir des priorités. Ceci sans compter les fusions de régions engagées dès le début 2015 et qui prendront effet au 1er janvier 2016, ou encore le regroupement des « petites » communautés de communes de moins de 20 000 habitants dans des entités de taille supérieure un an plus tard au 1er janvier 2017. Toutes ces réorganisations institutionnelles s’inscrivent en plus dans un contexte d’austérité budgétaire marqué par une très forte baisse des dotations de fonctionnement que l’État verse aux collectivités territoriales. On voit donc que dans une telle situation, avec de telles incertitudes sur l’avenir, les projets ne peuvent être que très contraints.
La priorité affichée est clairement pour le métro, bien que le nombre de projets soit extrêmement limité. Le projet principal, extrêmement coûteux, puisqu’il va absorber l’essentiel des dépenses non récurrentes, est le prolongement du métro B à l’hôpital Lyon Sud pour un montant de 394 millions d’euros. Ce prolongement d’une longueur de 2,5 kilomètres environ devrait être mis en service entre 2022 et 2023, soit dans 8 ou 9 ans et bien après la fin du mandat. Ce délai marque bien la difficulté de réunir les fonds, d’autant que la charge prévisible de ce tronçon ne justifie pas un métro. Cet allongement du réseau de métro va nécessiter l’augmentation de la capacité du parc de matériel roulant. Ainsi, 365 millions d’euros vont être employés à acheter de nouvelles rames, toutefois, aucune augmentation de capacité sur la ligne D n’est envisagée avant 2025, et encore peut-être sous réserve du remplacement du pilotage automatique MAGGALY. Par ailleurs l’installation de nouveaux habillages intérieurs dans les stations de métro Bellecour (ligne A uniquement), Part-Dieu et Charpennes est prévue. Au global, le métro devrait donc recevoir l’essentiel des investissements pour un montant cumulé de l’ordre de 800 à 830 millions d’euros. Enfin, à titre d’anecdote, et sans budget significatif à la clef, des études devraient être lancées concernant la promesse de campagne électorale de Gérard Colomb : la création d’une ligne de métro dans le 5e arrondissement en direction d’Alaï.
Concernant le tramway, il y a très clairement un fort ralentissement dans l’extension du réseau. Il y a un seul projet d’extension, celui de prolonger la ligne T1 entre Debourg et Mermoz, voir éventuellement selon les budgets disponibles, à l’hôpital Lyon Est. Ensuite, un chantier engagé sera achevé : la desserte du stade de Décines, qui doit encore engloutir 24 millions d’euros… Au plan de mandat précédent, en 2008, ce projet était affiché à 17 millions d’euros. Il est aussi prévu de commander 17 rames de 43 mètres pour la desserte du stade de Décines les soirs de match exploiter la ligne T4 avec des rames longues et par glissement du parc de rames de 32 mètres, renforcer les fréquences sur les lignes T1 et T2. Ce renforcement du parc devrait employer 60 millions d’euros. Du côté des études, deux dossiers seront ouverts. Le premier est un prolongement de ligne entre les hôpitaux Est et Villeurbanne qui a des chances d’être réalisé au-delà de 2020. Le second est l’éventuelle transformation de la ligne C3 en tramway. Toutefois pour cette dernière, l’aménagement pour 71,6 millions d’euros d’un couloir plutôt luxueux dédié au trolleybus entre le Rhône et Laurent-Bonnevay, mais sans anticipation d’un remplacement par un tramway (déviation des réseaux souterrains en dehors de la plate-forme, notamment), ainsi que la rénovation (ou peut-être même le remplacement, si quelques marges budgétaires sont dégagées) des trolleybus ne laisse guère d’espoir pour une réalisation avant 2030. Globalement le plan de mandat devrait consacrer de l’ordre de 450 à 470 millions d’euros au tramway. Il convient de noter que le prolongement de la ligne T5 au rond-point René-Cassin à Chassieu semble être tombé dans les oubliettes de l’histoire. Il faut dire que le succès plus que relatif de la ligne T5 dans sa configuration existante ne milite pas vraiment pour son prolongement vers des secteurs encore moins peuplés, où son exploitation se transformerait en un gouffre financier.
Enfin, en dehors des réseaux de métro et de tramway, il est prévu la réalisation de deux parkings relais pour 6,6 millions d’euros et d’un nouveau dépôt de bus à Perrache 40,7 millions d’euros. Concernant les parkings relais, le premier sera à Gerland, et le second, dont les travaux sont en cours, à Mermoz. Toutefois le coût de ce dernier ne doit pas être intégré, puisque le site internet du SyTRAL annonce que sa réalisation coûtera 13,6 millions d’euros… Soit 31 850 euro par place de parking créée, ce qui est cher.
Plan des lignes fortes en 2020 tel que le voit le SyTRAL (doc. SyTRAL).
Si le plan de mandat 2014-2020 est moins ambitieux que le précédent, peut-être verra-t-on tout de même apparaître de bonnes surprises avec l’élargissement du SyTRAL sur tout le département, mais aussi l’intégration au cours de l’année 2015 de la communauté de communes de l’Est lyonnais au périmètre de transport urbain de Lyon courant 2015. Cette communauté de communes fortement industrialisée sera donc soumise progressivement sur 3 à 5 ans au versement transport, ce qui devrait logiquement augmenter les ressources financières du syndicat…