Publié le 03-01-2008 à 00h07
Signe des temps ou de saison, les annonces des hommes politiques autour des transports en commun se multiplient. Après un « Grenelle de l’environnement » qui a tout repeint en vert, y compris des ministres allant vérifier avec le moyen de transport le plus polluant possible, que « Oui, ça chauffe là où il fait froid » Pourtant, ces annonces n’ont certainement peu à voir avec l’état de la planète, mais plus sûrement avec des préoccupations bassement électoralistes.
Il suffit de constater comment, dans le même souffle, les hommes politiques ont promis de nouvelles lignes TGV et de nouvelles autoroutes telles que l’A45 ou la liaison A89-A6, une fois le barnum du « Grenelle » replié… Et encore ne parlons-nous là que de transports.
Cependant, les propos sur les « réouvertures », « renforcement de desserte » ou autre « modernisation » du réseau ferré sont réellement une nouveauté. Il n’y a pas si longtemps, les dessertes de proximité étaient condamnées par les bureaucrates de la SNCF ou du Ministère des Transports au nom de leur coût… C’est sûr que quand on offre une desserte inadaptée, avec du matériel vétuste, il ne faut pas s’attendre à des miracles. Mais bon l’époque était au « tout-TGV », train destinés aux « cadres dynamiques » à haut pouvoir d’achat délaissant leur avion… Peu importait alors que les centres-villes étouffent sous la circulation des migrations pendulaires, une « adaptation de la ville à la voiture » devrait tout résoudre. Aujourd’hui, la donne a changé. Les régions se sont approprié les dessertes ferroviaires de proximité que l’État leur a abandonné et elles ont considérablement relancé l’offre de transport à la fois en rajoutant des circulations, mais aussi en rénovant le matériel. Ainsi, en Rhône-Alpes, la fréquentation des trains régionaux a augmenté de plus de 30 % en 5 ans, et atteint les 120 000 passagers quotidiens. Cette situation, ainsi que le contexte « écologiquement correct » font qu’il est politiquement porteur de promettre plus de trains… C’est pourquoi les élus régionaux viennent de lancer un « Schéma régional des services de transport »… Mais le gouvernement ne veut pas perdre la main. Petite revue de la course à l’échalote de ces dernières semaines dans le domaine ferroviaire :
Bref, au rythme où vont les promesses, on en sera bientôt à annoncer la remise en service des lignes déferrées. Dans la région, la liste est longue (Peyraud à Annonay et Dunière par Bourg-Argental, Saint-Foy-l’Argentière à Montbrison, Bonson à Sembadel, Annecy à Ugine, Pierrelatte à Nyons…) Sans compter les lignes neutralisées ! Ce qui assure de nombreuses années de promesses… Sans compter les lignes nouvelles nécessaires pour satisfaire les besoins nés de la périurbanisation récente.
Souhaitons tout de même que certaines de ces idée, pour le moment « en l’air » se concrétisent, sans pour autant retomber dans les travers des lignes électorales du XIXe siècle.