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T4 : soudure et dessoudage

Publié le 21-07-2007 à 12h00

Alors que symboliquement les travaux de la première tranche de ligne T4 du tramway (Feyzin à Jet-d’Eau – Mendès-France) entrent dans leur phase ferroviaire, avec une cérémonie officielle autour de la soudure du premier rail à l’angle du boulevard des Etats-Unis et de l’avenue Viviani, on apprend quelques éléments nouveaux sur la seconde phase.

Le communiqué de presse du SyTRAL sur cette soudure symbolique nous apprend en effet au détour d’une phrase et d’une carte, le tracé choisi pour la deuxième phase de la ligne T4 (entre Jet-d’Eau – Mendès-France et Part-Dieu). Ce tracé, qui aurait normalement dû faire l’objet d’une concertation est donc une fois de plus choisi avant, alors que l’exemple de la ligne T3 (Part-Dieu à Meyzieu Z.I.) aurait dû interpeler les responsables du SyTRAL. Car une fois de plus, c’est le choix de passer par la Villette qui a été fait !

Certes, le passage par la Villette n’est pas totalement négatif, avec une meilleure desserte de la gare routière (place de Francfort) et de la partie est de la gare (voies F à I) mais ce ne sont là que des gains minimes et qui vont concerner peu de personnes.

Car le choix est absolument stupide sur le plan du fonctionnement du réseau de transport urbain et de sa cohérence. En effet, une nouvelle fois il a été choisi de faire arriver cette nouvelle ligne à l’est de la gare SNCF. Or toutes les correspondances sont à l’Ouest, de même que la plupart des activités (centre commercial, tours de bureaux, cité d’État, caisse régionale d’assurance maladie, bibliothèque municipale, cinémas, agence TCL…) De plus, l’arrivé de T4 à l’ouest de la gare avait été planifiée par la précédente municipalité. En effet, il avait été dit à l’époque que les voies en impasse servant (de temps en temps) pour le stationnement de T1 sur le boulevard Vivier-Merle devant la bibliothèque étaient prévues pour accueillir un jour une ligne venant de Vénissieux.

La disposition choisie par le SyTRAL est la plus pénalisante pour les utilisateurs, car elle oblige à une longue correspondance à pied à travers le hall surencombré de la gare. Cette correspondance sera certainement même l’une des plus longue sur un réseau urbain en France. Les plus longues du réseau parisien sont à peine plus longues (Montparnasse entre les lignes de métro 6 et 12, ou Haussmann-Saint-Lazare / Auber entre les lignes RER E et A) Et encore, à Paris, il y a des tapis roulants !

Sur le plan financier, et surtout utilisation économe des fonds, elle est déplorable. En effet, à l’ouest de la gare, les quais de grande longueur peuvent accueillir et permettre de réguler sans problème deux lignes de tram, et l’utilisation des voies en impasse actuelles pour le raccordement évite toute interruption de circulation de T1 pour installer des appareils de voie supplémentaires. À l’inverse, la solution retenue va certainement obliger à des remodelages coûteux d’installations neuves. Tout d’abord, T3 fait son terminus sur les quais existant à la Villette. Si on ne veut pas que les deux lignes se perturbent l’une l’autre, il va falloir tout recasser pour permettre à T3 de stationner et de faire son demi-tour en dehors des voies de passage (sachant que l’irrégularité de T3 provoquée par T4 aura aussi un impact négatif sur la régularité de Leslys).

Pire encore, pour pouvoir prolonger T4 vers Charpennes et La Doua dans cette configuration, il faudra une nouvelle fois interrompre le trafic sur T1 pendant un été pour installer des appareils de voie supplémentaires au carrefour de l’avenue Thiers et du cours Lafayette. En effet, la jonction construite pour T3 est à voie unique. La régularité des circulations à la fois sur T1, T3 et T4 passe par la pose d’une deuxième voie sur cette jonction qui a à peine 2 ans… Un bel exemple de prévoyance et de planification !

De plus, le passage de T4 par l’Est permet opportunément de ne pas envisager une requalification des boulevards des Tchécoslovaques et Marius-Vivier-Merle, qui sont des autoroutes urbaines polluantes et disgracieuses d’où les modes doux sont exclus. Or à proximité, la création annoncée d’un parc urbain sur le site de l’ancienne caserne Sergent Blandin pose la question de la pacification de ce secteur et de l’accueil des modes doux, avec un partage de la voirie.

On peut penser que ce choix inepte de passage par l’Est provoquera des remous parmi les futurs utilisateurs. Il faut d’ailleurs qu’ils se mobilisent rapidement s’ils veulent se faire entendre, car lorsque le projet est à l’enquête publique, il est trop tard…

Source : communiqué de presse du SyTRAL du 19 juillet 2007.