Publié le 28-09-2009 à 19h17
Comme vous avez déjà pu le voir, ce site ne commente quasiment pas l’actualité sociale des transports lyonnais. Non que ce soit inintéressant, mais n’étant pas un site tourné vers l’actualité, le soin de commenter les mouvements sociaux est laissé à d’autres, plus réactifs, et éventuellement mieux informés. Cependant, le contexte actuel de grève des TCL (c’est-à-dire au sein de la société Kéolis-Lyon) plusieurs éléments interpellent.
Tout d’abord, rappelons que ce mouvement fait suite à la mise en œuvre du projet « edifis » par la direction de l’entreprise. Ce projet consiste en une refonte des conventions collectives de tous les corps de métier des salariés de l’entreprise. Les parties les plus contestées concernent les compensations des dimanches et jours fériés travaillés (par exemple, annuellement ce serait plus de 10 jours de repos de compensation seraient retirés aux conducteurs), la refonte de l’aménagement du temps de travail (source site du syndicat SUD-TCL), qui abouti à une hausse globale de la durée du travail qui entraîne en particulier une hausse des amplitudes journalières qui peuvent atteindre 13 heures, et la refonte du régime des primes. Bref, les employés voient leur durée annuelle de travail augmenter sans aucune contrepartie, voir avec des pertes de salaires… Travailler plus pour gagner moins ! Les organisations syndicales ont donc logiquement refuser de signer la proposition d’accord qui leur était soumise, et la direction de Kéolis-Lyon a choisi de passer en force en appliquant unilatéralement ce qu’elle a décidé, sans négociations.
Partant de ce constat, les organisations syndicales CGT, UGICT CGT, UNSA, FO, FO Maîtrise, CFTC, CFTC Maîtrise, CFE-CGC ont déposé un préavis de grève le 7 septembre 2009 (source site du syndicat CGT-TCL) courant du 24 septembre 2009 au 1er janvier 2010. Bref, une grève reconductible de longue durée.
Dans ce contexte, on ne peut qu’être étonné du silence du donneur d’ordres qu’est le SyTRAL. En effet, même si les salariés sont ceux de Kéolis-Lyon, cette société n’est que le sous-traitant. En ne prenant pas parti, le SyTRAL soutient donc objectivement la direction de Kéolis-Lyon contre ses salariés et fait donc sienne les méthodes de son sous-traitant.
On ne peut aussi qu’être frappé par le manque d’objectivité de la presse régionale, qui étale la gène des usagers comme une couche de confiture sur une tartine, mais n’explique à aucun moment ce qui fait que les salariés de Kéolis-Lyon se mobilisent… Pourtant, le rôle de la presse est aussi de fournir les clefs pour comprendre l’actualité, non ? Or sur cette partie-là, c’est le silence radio. Est-ce un hasard, ou bien est-ce lié au fait qu’une bonne part de la presse quotidienne lyonnaise dépend financièrement du SyTRAL et de sa collectivité mère, la communauté urbaine de Lyon ? En effet, les journaux payants touchent une manne publicitaire de ces collectivités, qui leur est totalement indispensable au niveau financier et les journaux gratuits ont droit à des présentoirs dans le métro indispensables à leur business plan qui nécessite la diffusion la plus large possible (présentoirs qu’ils échangent contre quelques pages de publicité annuelles offertes au SyTRAL)… Et à la manne publicitaire de la communauté urbaine. Bref, des intérêts économiques qui permettent visiblement une vraie indépendance et objectivité de la presse…
En attendant, aucune solution n’est en vue, avec une direction de Kéolis-Lyon appuyée par son donneur d’ordres qui joue le pourrissement du conflit et qui choisi délibérément de monter les usagers contre les employés des transports en commun…
À titre d’information : Le rédacteur de ce texte ne travaille pas dans l’entreprise Kéolis-Lyon ou pour le SyTRAL. Pour toutes remarques sur ce conflit social merci de les leur transmettre directement.