Le feuilleton du grand stade dit « OL-land » à Décines-Charpieu se poursuit. Ainsi après l’échec de la procédure de révision du PLU de la communauté urbaine menée l’année dernière, une nouvelle procédure du même type est en cours avec une enquête publique du 12 novembre au 15 décembre 2009. (Rappel : Le dossier est consultable dans les 57 communes de la communauté urbaine de Lyon, et des remarques peuvent êtres inscrites sur les registres à disposition du public durant cette période.)
Que dire, sinon que les données du problème n’ont pas changées. Ainsi restent en suspend :
- La desserte du site les soirs de match… Et ce n’est pas le green-washing du projet en déportant les deux tiers des parkings loin du stade qui pourra masquer à la fois la piètre desserte en transports en commun, et le fait que ce sera bien la voiture particulière qui sera le mode dominant utilisé pour les déplacements. Garer une voiture à Meyzieu-ZI ou à Eurexpo pour ensuite finir son trajet en navette de transports collectifs ne peut être considéré comme un trajet vers le stade en transports en commun. Dire une chose pareille relèverait d’ailleurs de l’escroquerie intellectuelle ;
- La question de la capacité globale du réseau de transport reste, elle aussi, entière. Ce ne sont pas quelques aménagements d’échangeurs autoroutiers ou de stations de tramway qui pourront apporter une réponse satisfaisante à des besoins du stade, qui, en pointe, satureraient complètement à eux seuls les réseaux de transport ;
- L’inscription du projet de stade dans un développement global cohérent et harmonieux de l’agglomération et les effets à court, moyen et long terme de l’implantation de cet équipement avec les infrastructures connexes sur l’urbanisation du secteur, la consommation d’espaces agricoles et l’étalement urbain.
- La création d’une voie de transports en communs dite LY6 traversant la zone agricole de entre Genas et Décines, au risque de fragiliser la cohérence agricole de cet espace déjà quasiment cerné par l’urbanisation. De plus, ce territoire est classé par le conseil général du Rhône en espace naturel sensible (ENS V vert Nord), ce qui indique qu’il recèle potentiellement des espèces animales et végétales protégées ;
- L’impact du projet sur l’ensemble constitué par les deux ZNIEFF de type 1 (Bassin de Miribel-Jonage et Bassin du Grand Large), la ZNIEFF de type 2 (Ensemble formé par le fleuve Rhône, ses lônes et ses brotteaux à l’amont de Lyon), et la zone Natura 2000 (Pelouses, milieux alluviaux et aquatiques de l’île de Miribel-Jonage) situé à proximité, et qui contient à coup sûr des espèces protégées reste à déterminer. D’autant que le projet renforce la séparation de ce secteur de ZNIEFF et Natura 2000 d’avec l’ENS V vert Nord.
Face à toutes ces questions, une autre ne peut manquer de se poser : Pourquoi l’implantation de cet équipement passe par une procédure aussi improbable que cette révision générale du PLU communautaire, mais ne portant que sur la commune de Décines-Charpieu ? On peut donc, lorsqu’on emploie la procédure de révision générale du PLU, dissocier une commune dans un document unique commun à 55… Compte-tenu des enjeux de cet équipement, et de ses impacts bien au-delà de la commune de Décines, une révision complète du document d’urbanisme sur les 57 communes de la communauté urbaine semble couler de source. Il est dommage que la réflexion globale nécessaire n’ait pas été menée, car ce n’est que dans une démarche d’ensemble cohérente et réfléchie d’organisation de l’agglomération que l’implantation d’un grand stade à cet endroit pourrait éventuellement se justifier.