Publié le 23-11-2009 à 00h52
Il y a 100 ans, le 23 novembre 1909, la Compagnie des chemins de fer du Sud de la France ouvrait le tronçon de chemin de fer à voie métrique d’intérêt local entre Lyon et Saint-Jean-de-Bournay. La ligne reliait alors la gare de Lyon-Monplaisir, sur l’avenue des ponts du Midi (aujourd’hui avenue Berthelot) à la gare du PLM de Saint-Marcellin sur la ligne chemin de fer de Valence à Grenoble, en traversant le massif des terres froides du Dauphiné et le plateau de Chambarand.
Cette ligne, née sous une mauvaise étoile, a vu sa construction débuter en 1898. Cependant, la Compagnie des Tramways du Département de l’Isère, concessionnaire initial, avait dès le départ pêché par optimisme sur la rentabilité de son investissement. La compagnie se retrouve ainsi à court d’argent dès 1901, ce qui a conduit à sa liquidation. La faible rentabilité prévisible de cette infrastructure a conduit alors à des tractations longues et serrées sur le financement des infrastructures avec le nouveau concessionnaire avant tous nouveaux travaux.
Au sortir de la première guerre mondiale, la ligne est exsangue, car l’infrastructure a lourdement servi (desserte des zones industrielles de l’Est lyonnais et du camp militaire du plateau de Chambarand) mais avec un entretien très limité. Dès la fin du conflit, les relations entre le conseil général de l’Isère et la compagnie du Sud-France se dégradent, aboutissant à un rachat du réseau par le conseil général en 1920 et à son intégration immédiate à la régie départementale des Voies Ferrées du Dauphiné (VFD). Celle-ci regroupe le réseau anciennement exploité par le Sud-France avec un autre racheté à la Compagnie des Chemins de Fer Économiques du Nord (CEN, ligne de Vienne à Voiron et Charvines) pour constituer le groupe de ligne Tramways de l’Ouest du Dauphiné. Ce réseau connaîtra une déchéance progressive sur une quinzaine d’années.
De la ligne de Lyon à Saint-Marcellin, implantée pour l’essentiel en accotement de voirie, il ne reste que peu de traces. Il faut dire que son existence fut particulièrement éphémère car le premier tronçon en fût fermé dès 1935 et seule la section suburbaine de Lyon à Heyrieux a survécu pour le service voyageurs jusqu’au 21 juin 1937.
Pour fêter dignement ce centenaire, je vous invite à consulter le dossier que je viens de mettre en ligne sur les Tramways de l’Ouest du Dauphiné.