Publié le 04-09-2010 à 21h19
Après une longue attente, l’information des voyageurs semble être désormais un axe de développement du SyTRAL. Ainsi, divers outils vont se mettre en place dans les mois à venir.
Tout d’abord, l’IDV métro, installé sur la totalité de la ligne D depuis la mi-août sera installée sur les funiculaires d’ici à la fin de l’année et sur les autres lignes de métro début 2011. En tout 118 panneaux seront installés, dont 94 sur les quais des stations et 16 dans les couloirs de correspondance. Concernant les annonces sonores, regrettons que le SyTRAL ait une fois de plus choisi une solution d’une inutile complexité. En effet, les stations de métro, à trois exceptions près (Croix-Paquet, Cuire, Minimes ‑ Théâtres-romains) sont isolées phoniquement de l’extérieur. Aussi un système d’annonces par haut-parleurs, 30 secondes avant l’entrée de la rame, en station, ou toutes les minutes en situation perturbée aurait été bien préférable plutôt que d’obliger les personnes atteintes par un handicap de se munir d’un téléphone équipé d’un système de transmission Bluetooth™. On peut d’ailleurs se demander si ce système respecte les STI sur l’accessibilité…
Ensuite, il est prévu, courant 2011, d’équiper les arrêts de « flash codes ». En fait, de simples codes-barre en deux dimensions que certains téléphones portables sont aptes à lire et qui permettront de charger directement par internet (pour les personnes ayant un accès) les durées d’attente en temps réel. Notons que ce type de système existe déjà dans les pays voisins, notamment à Fribourg-en-Brisgau. À cette occasion, on devrait aussi (enfin!) trouver les temps d’attente réels aux arrêts sur le site web des TCL. Il sera donc probablement possible aux bidouilleurs informatiques de récupérer les données pour les injecter dans une autre application. (On peut, par exemple, imaginer de construire un site web capable de calculer en fonction des vitesses de progression relatives entre métro et bus vers leur arrêt commun, si la correspondance est possible et de donner en temps réel une estimation actualisée de l’heure d’arrivée…) Intéressant !
Les autres services que sont la cartographie interactive ou un service d’abonnement pour recevoir des SMS en cas de perturbations sont des progrès notables, quoique tardifs.
Le SyTRAL, jamais à cours d’idées dans certains domaines, annonce qu’il souhaite étudier la mise sous contrôle d’accès, avec un équipement assez semblable à celui qui équipe depuis plus de 3 ans le métro, de certaines stations de tramway. La crédibilité d’une telle annonce reste cependant à démontrer. Certes, des réseaux à l’étranger possèdent ce type d’équipements, mais en général au prix d’une présence humaine permanente en station. Néanmoins, les quais des stations lyonnaises sont très étroits et les stations de Part-Dieu et Charpennes qu’évoque le président du SyTRAL pour tenter l’expérience sont dans des endroits particulièrement contraints. Par exemple, pour se faire une idée précise de l’espace nécessaire en largeur pour implanter une telle station, il suffit de réaliser que les deux voies de tram occupent un peu plus de 5 mètres, que les deux quais de part et d’autre devront avoir une largeur de 3 mètres au minimum pour permettre aux personnes montant et descendant de la rame de se croiser. Ce qui fait une largeur de 11 mètres, à laquelle il faut rajouter l’espace des pylônes nécessaires pour soutenir les auvents (encore que… voir le paragraphe suivant) ainsi que les parois… Et des espaces d’au moins 2 mètres de large pour la circulations des piétons le long de la station… On arrive en tirant sur tout et en créant un espace assez inconfortable, voir même dangereux (imaginer une sorte de couloir de 40 à 50 mètres de long et de deux mètres de large réservé aux piétons coincé entre la façade des immeubles et la clôture de la station… Brrr !) à une largeur minimale de 15 à 16 mètres… Aux Charpennes, il n’est pas sûr que la rue Henri-Rolland possède une telle largeur. Peut-être la rue des Émeraudes l’a-t-elle, mais il faudrait probablement y supprimer toute circulation automobile pour y arriver… Ceci à condition que le cadre du métro de la ligne B soit apte à supporter les voies de tramway qu’il faudrait déplacer directement dessus. Bref, à suivre…
Et pendant que le président du SyTRAL brandit ce concept de « fermeture », on ne peut que constater le démontage partiel de la couverture de la station Guillotière ‑ Gabriel-Péri du tram T1, ainsi que la suppression définitive de tous les sièges. Opération sur laquelle le SyTRAL s’est d’ailleurs bien gardé de donner une quelconque publicité tant elle est glorieuse. Visiblement, les populations défavorisées de ce quartier sont une nouvelle fois la cible des notables lyonnais. Après la tentative avorté de la communauté urbaine d’un réaménagement aussi inutile et nuisible que coûteux de la place Gabriel-Péri (et sans effet, car les pauvres, il ne suffit pas de mettre des fontaines pour supprimer leur pauvreté), c’est donc au tour du SyTRAL de vandaliser le secteur. Bref, la haine des pauvres semble être une valeur très partagée dans les élites aussi bien nationales que locales. Les personnes âgées ou à mobilité réduite, ainsi que tous les voyageurs obligés d’attendre le tramway sans protection par tous les temps dans cette station de correspondance très fréquentée seront probablement très heureux de ce changement…
Sources : SyTRAL, Dossier de presse, L’information des voyageurs : une priorité pour le SYTRAL, mardi 31 août 2010.
Le Progrès de Lyon, édition du 3 septembre 2010.