Publié le 23-03-2015 à 19h01
Dans le cadre de la procédure de concertation en cours entre le 23 février et le 24 mars 2015 relatif au prolongement de la ligne de tramway T1 Debourg – Mermoz – Hôpitaux Est, voici la contribution de Ferro-Lyon.net :
Globalement, le projet de prolongement du tramway entre Debourg et les Hôpitaux Est est une opération pertinente en termes urbains et d’organisation des transports en commun sur la métropole de Lyon. Cette opération prend en compte les besoins de déplacement de secteurs de la ville de Lyon dans les 7e et 8e arrondissements desservis par des transports en commun peu performants malgré leur peuplement. De plus le renouvellement urbain prévisible à court terme avec une densification de l’habitat et des activités dans certains secteurs à proximité du tracé envisagé rend ce projet d’autant plus nécessaire. Toutefois, les modalités de réalisation de la ligne méritent quelques remarques.
Tout d’abord, la construction de cette nouvelle infrastructure doit être vu comme une possibilité de maillage du réseau. Ainsi, au croisement des lignes existantes (T2/T5 à Vinatier, T4 à Professeur-Beauvisage – CISL) des bretelles de raccordements entre les lignes doivent être installées dans un maximum de directions. Ceci permettra soit de créer de nouvelles lignes par maillage, soit de détourner temporairement des services en cas de coupure de certains tronçons. Par exemple, si le secteur de Grange Blanche est inaccessible, la correspondance entre la ligne T2 et le métro D pourra ainsi être assurée à Mermoz – Pinel. Ou encore, il serait possible de créer une ligne entre Vénissieux et la confluence. De même, on pourrait imaginer, lors d’un prolongement futur de la ligne vers le nord, une ligne entre Villeurbanne et Bron… Ces jonctions seront d’autant plus simples à installer que ces secteurs sont actuellement peu contraints par une urbanisation dense (à Vinatier, le carrefour est bordé au nord-ouest par une friche sur laquelle il pourrait être utile d’empiéter en cas de difficulté d’insertion des raccordements).
La création de ces jonctions permettrait, pour un coût modeste au regard du projet, de restructurer la desserte du réseau de tramways du sud-est lyonnais. Globalement, il pourrait être intéressant soit d’envoyer la ligne T5 vers Suchet par Debourg, soit de créer une ligne T2bis de Suchet à Porte des Alpes par Debourg et Mermoz. Cette dernière option permettrait à la fois de soulager la ligne T2, mais aussi de rétablir la desserte directe vers le campus de la Porte des Alpes pour les étudiants logeant à Mermoz. Desserte qui a été supprimée en 2001 à la mise en service de la ligne T2. Cette option permettrait aussi de mailler efficacement le réseau.
En outre, il serait extrêmement intéressant pour l’organisation urbaine du secteur de compléter cette nouvelle infrastructure par la construction d’un raccordement sur l’avenue Jean-Mermoz entre le Bachut et cette nouvelle ligne. De même, la réalisation de la section d’infrastructure envisagée pour la variante A (page 20 du dossier) sur la rue Paul-Cazeneuve semble aussi tout à fait nécessaire. Elle permettrait par exemple de prolonger la ligne T5 ou les renforts de la ligne T2 jusqu’à Debourg, ce qui permettrait de soulager le nœud de correspondance qu’est Grange Blanche des manœuvres de terminus des rames.
Concernant les services prévus dans le dossier de concertation utilisant cette nouvelle infrastructure, il ne semble pas pertinent de les amorcer à Debourg. Un recouvrement de desserte avec la ligne T1 jusqu’à Suchet (idéalement Perrache pour assurer la correspondance avec le métro si une voie de rebroussement pouvait techniquement être implantée sur la place Carnot) est indispensable pour assurer l’attractivité de la ligne. En outre, le terminus des hôpitaux Est doit être installé dans l’enceinte des hôpitaux en suivant la desserte interne actuellement assurée par les lignes de bus. Une telle option ne présente pas de difficulté pour un éventuel prolongement de la ligne vers le nord, pour peu que des branchements aient été installés là ou le dossier de concertation prévoit le terminus. Cela permettrait indubitablement d’assurer une meilleure accessibilité des hôpitaux, établissements souvent fréquentés pas des personnes ayant des difficultés à se déplacer à pied.
Enfin, concernant la réalisation de la ligne, le dossier parle d’une rénovation de façade à façade des rues empruntées. Toutefois, l’avenue Jean-Mermoz et la rue Henri-Barbusse ont fait l’objet de réfection intégrale, de façade à façade, ces dernières années. Ce ne semble pas être un usage pertinent des deniers publics de détruire en totalité ces aménagements quasiment neufs. Sur l’avenue Jean-Mermoz, ne serait-il pas plus pertinent d’utiliser un des deux chaussées routières ? Dans tous les cas, un passage latéral côté nord, plutôt qu’axial semble plus judicieux pour le fonctionnement de cette avenue. Sur la rue Henri-Barbusse, le réemploi de la voie actuellement réservée aux bus s’impose. Sur une partie, l’accès des riverains pourra se faire par une contre-allée, alors que sur l’autre la largeur existante des trottoirs et autre terre-plein central permet une traversée sécurisée de la plateforme par les véhicules.