Publié le 06-06-2015 à 20h03
Cette année 2015, le réseau de tramway nantais a fêté ses 30 ans. Avec lui, c’est la renaissance du tramway dans les villes françaises qui s’est affirmé, alors qu’il ne restait que trois lignes isolée, à Saint-Étienne, Marseille et Lille. C’est le 7 janvier 1985 que la première ligne est mise en service entre Bellevue et Haluchère. Elle est alors équipée d’un matériel très moderne pour l’époque, dérivé des rames du MF78 du métro parisien : le tramway français standard (TFS). Ce matériel à deux caisses est construit par Alsthom. Le succès public est immédiat au point que dès leur mise en service les rames connaissent des surcharges. Si à l’époque et jusqu’au tournant des années 2000, certains on vaticiné la « mode du tramway » et son déclin inéluctable, 30 ans après force est de constater qu’il s’est remarquablement bien installé dans les villes française et qu’il est désormais vu comme un outil indispensable de la mobilité urbaine bien au-delà de l’agglomération nantaise.
La ligne est rapidement prolongée et dès 1992 une seconde ligne est mise en service, avec le même matériel roulant. Celui-ci est progressivement équipé d’une troisième caisse, à plancher bas, ce qui permet à la fois d’augmenter la capacité, et d’accélérer partiellement l’échange des voyageurs aux stations. Après la création de la ligne 2 en 1992 et son prolongement en 1994, la ligne 3 est créée en 2000. Cette ouverture nécessite du matériel roulant supplémentaire. Le Citadis à plancher bas intégral étant alors encore en cours de conception chez Alstom, le réseau commande 23 rames Incentro à la société ADtranz (ABB Daimler Benz Transportation) qui dispose de ce type de matériel rendant l’accès des passagers aisé. Le réseau est progressivement prolongé au cours des années 2000, et 10 nouvelles rames Incentro sont achetées en 2005 pour y faire face.
En 2012, suite à un nouveau prolongement et pour faire face à une charge toujours croissante, le réseau passe une commande de 12 rames Urbos 3 à la société CAF. Le réseau, toujours constitué de 3 lignes, atteint maintenant une longueur de 44,3 kilomètres et dispose de 83 stations. Notons le confort très bon des tramways, avec une mention particulière aux Urbos 3 dont on a l’impression qu’ils volent au-dessus des rails, tant la suspension filtre les imperfections de la voie et gomme les vibrations.
Le 28 février 2014, le réseau de tramway urbain voit naître un petit frère. Après une conception longue et douloureuse le tram-train de la gare de Nantes à Châteaubriant est mis en service par reconstruction intégrale d’une ancienne ligne ferroviaire abandonnée pour les voyageurs au début des années 1980 et fermée au trafic marchandises en 2008. Cette ligne, exploitée par la SNCF pour le compte du conseil régional des Pays de la Loire, est équipée d’un matériel roulant très proche de celui du tram-train de l’ouest lyonnais, puisqu’il s’agit de Citadis Dualis d’Alstom. Toutefois la ligne se différencie par son alimentation en 25 000 Volts 50 Hertz (avec un tronçon en 750 Volts continu de la sortie de la gare de Nantes à la station Babinière sur la commune de la Chapelle-sur-Erdre) et une signalisation spécifique dédiée au tram-train. Cette dernière disposition empêche la circulation de trains classiques.
Signalons aussi que Nantes dispose d’un tramway historique, la motrice Jeumont n°144 construite en 1913, issu de l’ancien réseau et remis en état. Il circule lors d’événements particuliers sur le réseau.
Rame Incentro devant le château des ducs de Bretagne en direction de François-Mitterrand.
Ancien bâtiment voyageurs de la gare de Nantes-État (ou de la Prairie au Duc) restauré en maison des syndicats. Si des bras de la Loire n’avaient pas été comblés dans les années 1960 pour permettre le passage en souterrain de la ligne ferroviaire vers Saint-Nazaire et le Croisic, il aurait été possible de transformer cette gare en gare principale de Nantes en construisant un pont sur la Loire à l’aval de Nantes. Les chantiers navals existants à proximité à cette époque et la nécessité de maintenir leur accès à la mer ont empêché cette hypothèse de prospérer. Les dernières installations ferroviaires du site vont prochainement disparaître dans le cadre d’une opération de renouvellement urbain.
Croisement des rames de tram-train Citadis-Dualis n°108 et 102 à la station Haluchère-Batignolles. Cette station est commune avec celle de la ligne 1 du tramway urbain dont les voies se trouvent sur la droite. L’ensemble de la station est couverte par une structure portée par des poutres en bois lamellé-collé qui rendent cet espace presque cossue.
Rame TFS Alsthom de la ligne 1 en direction de François-Mitterrand vu depuis les remparts du château des ducs de Bretagne. à l’arrière-plan se trouve la gare et le Lieu Unique, ancienne biscuiterie LU avec sa tour caractéristique.
Rame TFS Alsthom n°304 de la ligne 3 entre les stations Sillon de Bretagne et Marcel-Paul.
Rame Urbos CAF n°384 de la ligne 1 devant le château des ducs de Bretagne en direction de François-Mitterrand.
Toutes les images de cette page ont été réalisées du 27 au 29 mai 2015.