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Balade au Puy de Dôme

Publié le 06-07-2015 à 15h09

La saison estivale est toujours propice aux balades, notamment pour aller chercher de l’air frais en altitude. Depuis juin 2012, le Puy de Dôme est de nouveau accessible par un train à crémaillère. Après deux déraillements spectaculaires et médiatisés, quoique sans conséquences sérieuses, l’exploitation est désormais fiabilisée. Les motrices Beh 2/6, d’un modèle très proche à celles circulant à Monistrol de Montserrat et au Vall de Núria (Espagne), assurent maintenant la desserte avec une régularité de métronome.

Le chemin de fer du Puy de Dôme a une histoire déjà ancienne. En effet, le 25 juillet 1907 la Compagnie du chemin de fer de Clermont-Ferrand au sommet du Puy de Dôme met en service une ligne partant de la place Lamartine à Clermont-Ferrand et qui rejoint le sommet du Puy de Dôme sur une distance de 15 kilomètres. Les sections les plus inclinées, dont certaines atteignent un gradient de 130 ‰ notamment sur les flancs de la montagne, sont équipées d’un rail central surélevé sur lequel les trains à vapeur reportent une partie de leurs efforts de traction et de freinage par un dispositif imaginé par l’ingénieur Jules Hanscotte. La compagnie fusionne dès 1911 avec celle des tramways électriques de Clermont-Ferrand et les tramways de Clermont peuvent ainsi atteindre, après électrification de la voie, le lieu-dit les Quatre Routes. Si les débuts son prometteurs avec plus de 60 000 passagers par an, la première guerre mondiale provoque l’interruption de l’exploitation et la réquisition des locomotives par l’autorité militaire. À la fin de la guerre, l’exploitation reprend, mais la fréquentation décline alors que l’automobile connaît un développement rapide. Aussi le dernier train circule à l’automne 1925 et l’emprise de la voie sur les flancs du Puy de Dôme est transformée en route à péage. Celle-ci est mise en service dès 1926.

Alors que le Puy de Dôme est classé à l’inventaire des sites, la circulation sur la route s’accroît fortement jusque dans les années 1990. Le sommet est désormais un vaste parking, injure à la préservation du site. Face à cette situation, le conseil général du Puy-de-Dôme, propriétaire de la route, cherche dès le début des années 2000 une alternative à la fois sûre et fiable. La pente de et le précipice bordant la route ne permettant pas d’envisager une desserte pérenne par autocar, l’idée de la remplacer par une ligne de chemin de fer à crémaillère s’impose rapidement. En 2008 la société SNC-Lavalin est retenue pour construire et exploiter une ligne de chemin de fer à crémaillère reprenant le tracé de la route depuis l’emplacement du péage au pied du Puy de Dôme.

La ligne à voie métrique et à crémaillère Strub, électrifiée par ligne aérienne de contact en 1 500 volts en courant continu est longue de 5,1 kilomètres. La voie, posée sur des traverses métalliques en Y, débute au dépôt-atelier, au pied du Puy de Couleyras sur la commune d’Orcines à 890 mètres d’altitude. La ligne est alors sans crémaillère car la pente est faible. La crémaillère commence juste avant d’entrer dans la gare basse, appelée Maison du site. Alors que la pente est encore faible, cette disposition évite des entrées et sorties de crémaillère pour les motrices à chaque trajet, ce qui limite globalement l’usure du matériel.

La gare basse est un bâtiment extérieurement austère, recouvert d’un parement en plaques de pierre volcanique. L’intérieur est plus chaleureux avec une charpente apparente en bois clair. Les passagers y accèdent par le niveau inférieur, alors que les quais encadrant une unique voie sont au niveau supérieur. La ligne s’oriente alors plein ouest pour rejoindre l’ancienne route allant vers le sommet dont elle reprend le tracé en spirale, dans le sens horaire, autour du Puy jusqu’à son sommet. À l’aplomb du col de Ceyssat, elle croise le chemin des Muletiers. À cet endroit situé à mi-parcours, est implanté un évitement permettant le croisement des rames montantes et descendantes. La ligne arrive alors dans la partie la plus spectaculaire de son parcours : Les arbres se raréfient et la vue porte désormais au loin par temps clair. La ligne parcours alors encore la moitié de la circonférence de la montagne pour atteindre la gare du sommet à 1 406 mètres d’altitude. Cette gare, elle aussi à voie unique, est souterraine à quelques dizaines de mètre d’altitude sous les ruines du temple de Mercure et du sommet.

Le matériel roulant comprend 4 automotrices articulées réversibles Beh 2/6 construites par Stadler Rail. Ces automotrices sont couplables deux à deux par l’intermédiaire d’un attelage automatique. L’ensemble des équipements de motorisation et d’alimentation électrique, y compris le pantographe, est regroupé dans une courte caisse centrale posée sur un bogie moteur. Elle est pourvue d’un couloir permettant l’intercirculation des passagers. De part et d’autre viennent s’appuyer par l’intermédiaire de pivots, deux caisses longues. Elles comportent à leur extrémité une cabine de conduite. Le reste de la caisse est aménagé pour le transport des passagers avec une double porte par face et de grandes baies vitrées. Petite particularité liée à la configuration de la ligne, comme la ligne longe une paroi rocheuse à sa droite dans le sens de la montée, le couloir des salles sont décalés avec 3 places de front du côté gauche et une seule côté droit. Les sièges sont en bois avec une forme ergonomique. Leur confort est adapté à la durée du trajet qui ne dépasse pas le quart d’heure.

Train prêt à partir de la maison du site

Train prêt à partir de la maison du site (gare basse).

Train débutant son ascension dominée par le Puy de Dôme

Train débutant son ascension dominée par le Puy de Dôme. La chaussée à gauche de la voie est celle de la route de service

Train dans la première partie de son ascension

Train dans la première partie de son ascension avant l’évitement du chemin des muletiers.

Train descendant au niveau de l’évitement du chemin des muletiers

Train descendant au niveau de l’évitement du chemin des muletiers.

Train montant quittant l’évitement du chemin des muletiers

Train montant quittant l’évitement du chemin des muletiers.

Train descendant sur la partie haute de la ligne

Train descendant sur la partie haute de la ligne. À l’arrière-plan, la vue s’étend vers l’ouest de Puy-de-Dôme et la Corrèze.

Train approchant du sommet

Train approchant du sommet. À l’arrière-plan, se trouve le Grand Suchet sur la droite et derrière au centre le Puy de Côme.

Toutes les images de cette page ont été réalisées le 29 juin 2015.