Ferro-Lyon

En annulant les festivités autour du 8 décembre, les autorités lyonnaises se sont mises à genoux devant les terroristes. Elles ont cédé tout en promettant que l’année prochaine, bien sûr, à coup sûr, les festivités seraient organisées… Sauf si, naturellement, les circonstances, qui ne se seront probablement pas arrangées d’ici là, ne le permettent pas. Dans ce genre de situation on sait parfaitement depuis des lustres que quand on commence à céder, il faudra boire le calice jusqu’à la lie et de capitulation en capitulation on accepte l’inacceptable dans l’espoir totalement vain de détourner les coups de l’ennemi. Mais chacun de ces reculs est une victoire pour lui et les reculs consentis ne pourront jamais lui suffire. Il n’est donc d’autre solution pour se défendre que d’affronter le danger en face, sans rien céder.

On peut d’ailleurs noter que ces décisions, qui ne peuvent que satisfaire les assassins, ne s’applique visiblement qu’aux manifestations publiques qu’elles soient festives ou revendicatives. Étrangement, les manifestations du sport business qui regroupent des milliers de personnes, y compris des brutes alcoolisées qu’il faut canaliser avec des escortes de police nombreuses, ne sont pas concernées par ces restrictions. Il est aussi probable que l’inauguration prévue dans moins de quinze jours des voies de tramways qui desservent le stade de Décines ait bien lieu. On espère que les amis moyen-orientaux du patron de l’OL et d’éminents hommes politiques lyonnais sauront à cette occasion déverser sur ce club nécessiteux quelques paquets de pétrodollars, certes un peu maculés du sang de nombreux innocents mais le sport avant tout n’est-ce pas. Malheureusement il nous faudra attendre plusieurs mois avant de savoir si le stade s’appellera Emirates Arena, beINSPORT Stadium ou Stade Saudi Binladin Group… Quel suspense insoutenable pour savoir laquelle de ces monarchies éclairées, qui dénient toute liberté à la moitié féminine de leur population, amputent, lapident, fouettent, crucifient au nom d’un obscurantisme féroce, chez lesquelles les présidents et les ministres français successifs se bousculent pour vendre tant d’armes – au nom des droits de l’homme sûrement – aura l’honneur de baptiser le stade.

En attendant, cette annulation de la fête des lumières n’a pas laissé le choix aux organisateurs des trains spéciaux qui devaient circuler le samedi 5 décembre. Ces trains ont tous été annulés les uns après les autres. En effet, un train spécial, c’est énormément de travail, d’autorisations en tout genre, mais aussi et surtout des dépenses lourdes, que ce soit en carburant, en péage et en accompagnement par des cadres traction. Ceci sans compter toute la maintenance et les certifications préalables du matériel roulant. Chaque tour de roue est une dépense dont le coût ne peut être supportable que si des recettes le finance. Et l’argent, ce sont les voyageurs qui l’apportent. L’équation économique est donc simple : pas d’animations à l’arrivée, donc peu de clients et au final des recettes qui ne couvrent pas les dépenses. Comme en cette période de disette budgétaire il est hasardeux de compter sur une éventuelle subvention publique, la messe a vite été dite.

L’association SIMiL500 avait, antérieurement à l’annulation de la fête, déjà été contrainte d’abandonner pour des raisons administratives la circulation qu’elle avait programmée. L’APMFS de Chambéry, l’AP2800 de Nîmes, et l’association de la 141R420 de Clermont-Ferrand n’ont pas pu prendre le risque économique de faire circuler chacune un train pour amener des visiteurs dans une ville morte. Qu’ils soient remerciés de leurs efforts hélas vains cette année.