Publié le 14-08-2018 à 12h09
Alors que les automotrices Z 23500, dites aussi TER 2n, atteignent les vingt ans d’existence, les régions Hauts de France et Provence-Alpes-Côte d’Azur ont choisi de confier leur rénovation aux ateliers de Saint-Pierre-des-Corps du groupe SNCF. Sous l’impulsion de son président, la région Auvergne-Rhône-Alpes a choisi de faire cavalier seul. L’objectif publiquement énoncé était alors la « préférence régionale » pour confier le marché à une entreprise de Clermont-Ferrand. La réalité est finalement un peu différente : Le marché de rénovation pour l’ensemble du parc de la région, soit 16 rames, a été confié à la société Bombardier Transport. L’ensemble des études sera faite à Crespin (Nord), mais l’honneur du président de la région est sauf : les travaux effectifs de rénovation se feront aux Ateliers de Construction du Centre à Clermont-Ferrand, société qui a répondu en groupement avec Bombardier à l’appel d’offre. On peut tout de même largement s’interroger sur le sens économique de cette opération, puisque pour un parc finalement réduit d’automotrices une chaîne de rénovation à Clermont-Ferrand vient faire doublon avec celle existante à Saint-Pierre-des-Corps. Ceci induit mécaniquement des frais fixes supplémentaires non négligeables qui sont répercutés sur le montant du marché. La région aurait d’autant plus pu faire appel aux ateliers du groupe SNCF que dans les faits, seules les prestations d’exécutions sont faites sur la région. Toutes les activités à haute valeur ajoutée que sont les études sont réalisées à Crespin.
Les travaux sur ces automotrices porteront sur exclusivement sur la caisse et ses aménagements avec un démontage total des équipements intérieurs et des reprises de chaudronnerie. Les bogies, moteurs et autres attelages, bien que déposés pour les travaux, ne seront concernés par aucune opération car leurs cycles de maintenance sont différents. Les équipements comme le disjoncteur monophasé et les groupes de climatisation seront révisés. La commande de frein à air en cabine sera remplacée. Les baies vitrées seront intégralement remplacées et pelliculées. Le revêtement de sol ainsi que l’ensemble des sièges seront changés et les strapontins sur les plateformes seront supprimés pour accélérer le mouvement des voyageurs aux arrêts. En outre, entre les sièges seront disposés des prises électriques. Enfin, la livrée extérieur sera celle de la région : bleu bébé et blanc avec de gros logos.
En complément à cette opération de base, la région Auvergne-Rhône-Alpes finance en outre l’installation de la vidéosurveillance, un nouveau système d’information voyageurs, le wifi… Et des rideaux pare-soleils en salles siglés aux armes de la région. Notons au passage que les autres régions ont écarté ces options coûteuses et relevant du gadget, mais que les Hauts de France ont en revanche fait installer un dispositif de comptage automatique au niveau des portes. Un bon moyen de comparer la charge réelle des trains avec les statistiques « officielles » fournies par l’opérateur ferroviaire…
La première rame de la région Auvergne-Rhône-Alpes sera mise à disposition des Ateliers de Construction du Centre en octobre 2018 pour un chantier qui durera deux mois. Elle devrait donc circuler autour de Lyon au début 2019. L’ensemble du parc sera traité en 32 mois. La dernière rame devrait donc sortir de la chaîne de rénovation au premier semestre 2021.
Sources : « Cure de jeunesse pour des TER en Auvergne-Rhône Alpes », Communiqué de presse de Bombardier France, vendredi 25 mai 2018.
« La rénovation des Z 23500 à plein régime », Rail Passion, Paris, Éditions La Vie du Rail, n° 248, juin 2018, p. 16 – 20.