Ferro-Lyon

Métros, trams, trains, funiculaires lyonnais…

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2019 aux hôpitaux

Publié le 01-01-2019 à 09h03

Les années ferroviaire se suivent et se ressemblent. Le déclin du réseau ferré national se poursuit inexorablement. Dans le domaine des transports collectifs urbains, l’année est restée en apparence très calme, mais les travaux de la ligne T6 et du métro B vers les hôpitaux sud sont désormais bien engagés.

2018 entre fermetures et travaux

Pour la première fois depuis longtemps l’année a été marquée dans la région par une réouverture de ligne ferroviaire. Cela s’est passé le 10 décembre dernier entre Montbrison et Boën-sur-Lignon. Malheureusement, une hirondelle n’a jamais fait le printemps et il n’est absolument pas certain que le tronçon entre Boën et Thiers rouvre un jour alors que la liaison directe entre Clermont-Ferrand et Saint-Étienne se justifie largement. Dans les autres régions, la situation n’est pas meilleure, bien au contraire. C’est une véritable hécatombe qui a eu lieu en 2018. Pour l’Occitanie, le sort de la ligne de Perpignan à Villefranche-de-Conflent semble définitivement scellé grâce à un accident de la route qui a fait la une des médias nationaux et à la complicité des autorité judiciaires avec SNCF Réseau. En Nouvelle Aquitaine, la ligne entre Pompadour et Objat est fermée le 26 février suite à un affaissement providentiel de remblai (affaissement réparé depuis sans que la ligne ne soit rouverte). Elle a été suivie dès le 13 mars par la ligne de (Limoges) Saillat - Chassenon à Angoulême pour cause d’absence d’entretien. Dans les Hauts de France et en Normandie, la ligne d’Abbeville au Tréport a fermé le 28 mai là aussi par défaut d’entretien. Le 3 juin, en Bretagne, la nature s’est chargée d’arracher 50 mètres de voie sur la ligne de Morlaix à Roscoff déjà mal en point, ce qui a permis sa fermeture immédiate. Enfin, en petits cadeaux de fin d’année dans le Grand Est ce sont les lignes d’Épinal à Saint-Dié fermé « provisoirement » et celle de Kalhausen à Sarre-Union ouvertement fermée de façon définitive le 22 décembre, là aussi pour cause d’absence d’entretien. Ceci sans parler des fermetures définitives et discrètes mais pourtant très nombreuses de lignes ouvertes uniquement au transport des marchandises, tout juste annoncées par le recueil des actes administratifs de SNCF Réseau mois après mois. Pour l’agglomération lyonnaise, les travaux en cours en gare de Lyon-Part-Dieu depuis l’été justifient une saignée sur la desserte ferroviaire permettant de renvoyer les usagers soit vers Lyon-Perrache et pour les TGV vers Lyon-Saint-Exupéry… Mais aussi vers leur voiture et l’avion.

Du côté du métro, outre les études sur la fumeuse et coûteuse ligne E, les travaux de prolongement de la ligne B aux Hôpitaux Sud ont débuté officiellement le 12 octobre en présence des élus. Les caisses des nouvelles rames commandées à Alstom sont en cours d’assemblage. Les travaux d’adaptation des ateliers de la Poudrette à ce nouveau matériel sont engagés. De nouvelles voies d’atelier permettant l’accès aux équipements en toiture de ces nouvelles rames sont installées dans l’ancienne halle ayant servi au désamiantage partiel des rames du MPL 75. Les rames du MPL 85 ont toutes été rénovées, et, comme c’était prévisible, suite à un refus de la bureaucratie du SyTRAL, aucune n’a conservé la livrée historique du métro lyonnais.

Les funiculaires enchaînent leurs rénovations. Celui de Fourvière arrêté début janvier a été remis en service en juin et a connu un déverminage très laborieux. Celui de Saint-Just est en rénovation depuis le 10 décembre.

Du côté du tramway, plusieurs chantiers se sont déroulés cette année. Le plus visible est la construction de la ligne T6 entre Debourg et les hôpitaux est. Les deux dépôts de l’agglomération ont aussi connu des travaux d’agrandissement et d’augmentation de capacité. Ceux du dépôt de Saint-Priest vont encore durer quelques mois. En outre, les quais communs aux lignes T1 et T4 ont été allongés ce qui a permis d’engager à partir du 3 septembre des rames de 43 mètres sur la ligne T4.

2019, Léman express

L’année 2019 ne s’annonce guère meilleur pour les chemins de fer. Certes la région Auvergne-Rhône-Alpes procède au lifting d’une partie du matériel roulant circulant autour de Lyon. Cependant, une nouvelle livrée ou le wifi ne viennent pas compenser les trains supprimés. Bien sûr, il y aura au printemps le débat public sur l’augmentation de capacité du nœud ferroviaire lyonnais… belle pantalonnade, alors que le réseau est à l’agonie ! Dans la région, trois lignes peuvent être sacrifiées à tout moment, surtout en cas de dégâts liés aux désordres climatiques. Il s’agit de Grenoble-Veynes, de Béziers-Neussargues et d’Aurillac-Brive-la-Gaillarde. Notons que l’avenir de la ligne de Clermont-Ferrand à Nîmes n’est guère plus assurée. En outre, compte-tenu des baisses de recettes attendues du Conseil Régional (liées en particulier au vote de la baisse des taxes sur les carburants), une réduction globale de l’offre, y compris sur les lignes les plus fréquentées, est très probable. D’un autre côté, les suisses vont une nouvelle fois démontrer que le développement du réseau ferroviaire n’est pas contraint par des questions techniques, mais bien une absence de volonté politique. En effet, c’est le 15 décembre que le réseau de RER transfrontalier autour de Genève sera mis en service. Les suisses certes ont mis plus d’un siècle pour construire le tunnel sous Genève prévu par un traité international de 1912. En revanche, ils n’auraient pas poussé, y compris en apportant les financements, leur tunnel aurait abouti en France sur une infrastructure vétuste, à voie unique avec un système de signalisation manuel et octogénaire. Les schémas de desserte prévus vont munir l’agglomération genevoise d’un moyen de transport efficace dont auraient tant besoin des agglomérations comme Lyon ou Grenoble… Notons que les interlocuteurs français partenaires de ce projet ont tout de même poussé l’insolence, alors que les suisses ont été largement moteurs aussi bien sur les aspects techniques que financiers, jusqu’à acheter un matériel roulant spécifique à Alstom pour assurer la part des dessertes leur revenant, empêchant ainsi toute mutualisation et économie d’échelle sur l’entretien avec le matériel suisse Stadler de ce RER.

Du côté du métro, l’évènement de l’année 2019 sera l’arrivée sur le réseau des quatre premières rames du MPL 16. En revanche, il est peu probable de les voir rouler en service commercial car elles ne seront autorisées à circuler qu’une fois le nouveau pilotage automatique installé sur la ligne B et son fonctionnement en lien avec le pilotage automatique existant validé. Il n’est d’ailleurs pas exclu que, comme pour le MPL 85 en son temps, elles soient finalement équipées d’une cabine de conduite et utilisées avec le pilotage automatique existant. Le marché signé avec Alstom prévoit cette option au moins pour les quatre premières rames… Durant cette année, les travaux du prolongement de la ligne B jusqu’aux hôpitaux sud vont se poursuivre. Les stations vont être excavées, ainsi que les puits d’attaque. Au dernier trimestre le tunnelier devrait entrer en action. En outre, du 4 mars au 6 mai se déroulera la concertation sur le projet de ligne E entre Bellecour et Alaï sous l’autorité de la commission nationale du débat public.

Concernant les funiculaires, l’année sera marquée par la remise en service en juin du funiculaire de Saint-Just après sa grande visite avec des cabines entièrement rénovées et de nouveaux habillages intérieurs et extérieurs. Le funiculaire de Fourvière sera arrêté pour entretien annuel aux alentours de la Toussaint.

Sur le tramway, la grosse opération de l’année sera la mise en service de la nouvelle ligne T6 en décembre entre Debourg et les Hôpitaux Est. Les travaux de cette ligne devraient se terminer durant l’été et être suivis des essais à l’automne. De plus, cet été, les premiers travaux lourds de renouvellement toucheront les lignes T1 et T2. La ligne T1 sera interrompue en totalité à la fois pour le remplacement de rails (en particulier au niveau du centre d’échange de Perrache) mais aussi pour permettre la destruction des tiroirs de manœuvre de la station Part-Dieu-Vivier-Merle et la construction d’un tiroir sur la rue Sevient le long de la Cité administrative d’État, à la place de la rangée de platanes centenaires. Les travaux d’agrandissement du dépôt-atelier de Saint-Priest devraient être achevés au printemps. En outre, fin 2019 devrait être livrée par Alstom la première rame Citadis™ issue du contrat cadre d’une durée de 8 ans signé par le SyTRAL le 7 septembre 2018. Cette rame sera la première issue de la commande en tranche ferme de 11 rames. Ces rames seront globalement identiques à celles déjà livrées avec des changements mineurs liées à la sécurité et à l’évolution des techniques, comme la forme de la face avant ou l’organisation du pupitre de conduite. Ces rames permettront d’assurer la totalité de la desserte de la ligne T4 avec des rames longues. En outre, au printemps se déroulera la concertation préalable sur le prolongement de la ligne T6 entre les Hôpitaux Est et le domaine universitaire de la Doua.

Bonne année 2019 à tous !