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Plan de mandat

Publié le 20-12-2020 à 16h08

Le SyTRAL vient d’adopter son plan de mandat 2021-2026. Il s’agit pour les élus d’énoncer et de programmer les projets qu’ils vont lancer et éventuellement finaliser au cours de leur mandat. Ce document est plus réaliste que les promesses de campagne, car il doit faire le lien avec les réalités budgétaires. Or vu le contexte sanitaire et économique, les prévisions budgétaires relèvent de l’exercice de haute voltige. Il n’est donc pas impossible que certains projets prennent plusieurs années de retard. D’ailleurs, le document prévoit explicitement une clause de revoyure en 2023. En outre le SyTRAL va se transformer en établissement public local au 1er janvier 2022 devrait modifier son périmètre de compétence, ce qui ajoute encore des inconnues… Mais bon, penchons-nous sur ce qui est prévu dans le domaine ferroviaire pour les années à venir.

La maintenance et le renouvellement du matériel

Du côté du métro, le poste de contrôle et de commande de la Part-Dieu va être déplacé vers un nouveau site (probablement au niveau des ateliers de La Poudrette) ce qui permettra de l’agrandir et de renouveler ses équipements. Toujours du côté des installations fixes, il est prévu de recarrosser cinq stations des lignes A et C. Si les stations en question ne sont pas désignées, il est quasiment certain que Perrache et Croix-Rousse sont probablement concernées. Les autres stations concernées pourraient probablement être Cordeliers pour donner une image plus gaie du centre commercial de la presqu’île, République ‑ Villeurbanne dont l’habillage en matériaux mélaminés commence à vraiment vieillir et Hénon pour les mêmes raisons, ou peut-être Gratte-Ciel en lien avec la réalisation de l’opération Gratte-Ciel nord et du futur tram T6… Les rames du MPL 75 vont connaître une rénovation pour permettre de prolonger leur durée de vie probablement d’une quinzaine à une vingtaine d’années, même si le document annonce une échéance de vie en 2032. Du côté du tramway, les premières rames livrées depuis l’an 2000 vont entrer dans une période de révision lourde avec comme objectif de leur permettre d’être fiable pour encore une vingtaine d’années. Certaines de ces rames vont en outre être allongées de 32 à 43 mètres par l’ajout de modules complémentaires. Les stations des lignes T1 et T2 construites jusqu’en 2003 et conçues pour des rames de 32 mètres de long vont être allongées pour permettre la desserte par des rames de 43 mètres à l’horizon 2025 pour T2 et 2027 pour T1.

Les équipements neufs et les nouvelles lignes

Le programme est ambitieux pour le tramway, moins pour le métro, mais cela s’explique largement par l’écart de coût entre ces deux modes et le fait que peu de zones de l’agglomération non desservies par le métro justifierait économiquement son extension.

Du côté du métro, donc, il y a le prolongement de la ligne B aux hôpitaux sud prévu pour la fin 2023 dont les travaux sont actuellement en cours. En parallèle, la livraison des rames du MPL 16 destinées à automatiser la ligne se poursuit. Toutefois, il semblerait, comme cela a été le cas lors de la première tentative d’automatisation au tournant des années 2010, que le déploiement du pilotage automatique intégrale sur la ligne donne bien du fil à retordre aux ingénieurs. Alors que le début d’automatisation de la ligne était initialement annoncé pour la fin 2019, l’échéance désormais évoquée est le printemps 2021, mais un glissement reste largement possible. On constate aussi que le document ne fait pas référence au déploiement de rames MPL 16 sur la ligne D pour augmenter la capacité de transport qui avait été largement annoncé antérieurement. Soit il s’agit d’un oubli, soit d’une conséquence de l’incompatibilité potentielle des rames de MPL 16 avec le système MAGGALY…

Du côté du tramway, les projets sont multiples. Il y a tout d’abord l’achèvement de deux projets lancés par les élus précédents. Le premier, quoique le moins important, est la mise en service début 2021 de la ligne T7 entre Vaulx-en-Velin ‑ La Soie et Décines OL vallée (anciennement Parc OL). Le second est le prolongement, autour de pâques 2021 de la ligne T2 entre Perrache et Hôtel de Région ‑ Montrochet qui permettra de soulager la ligne T1 sur ce tronçon très chargé. À cela vont s’ajouter quatre nouvelles lignes qui représentent de l’ordre de 25 kilomètres d’infrastructures, mais qui vont probablement conduire à redéfinir une bonne partie du maillage du réseau avec l’apparition de nombreux troncs communs desservis par plusieurs lignes. La première sera la partie nord de la ligne T6 entre Hôpitaux Est ‑ Pinel et La Doua qui a déjà fait l’objet de nombreuses études et d’une concertation publique. La deuxième est une ligne entre Bellecour et la Part-Dieu, dite T8, raccordée aux voies de la ligne T1 qui permettra de créer, enfin, une liaison directe entre la presqu’île et la Part-Dieu. La troisième, dite T9, est une ligne entre Vaulx-en-Velin ‑ La Soie et La Doua ou Charpennes ‑ Charles-Hernu par le centre-ville de Vaulx-en-Velin et le quartier Saint-Jean de Villeurbanne. Enfin, la quatrième, dite T10, sera une ligne de Gare de Vénissieux à Gerland par le centre de Saint-Fons. La construction de l’ensemble de ces lignes va nécessiter la construction d’un nouveau poste de contrôle et de commande pour le réseau, car les postes actuels de Saint-Priest et Meyzieu ne sont plus extensibles. En outre, il est prévu à la fois pour renforcer le réseau existant et exploiter les nouvelles lignes, la commande d’une quarantaine de nouvelles rames de tramway. Ceci va nécessiter la création d’un nouveau centre de maintenance de grande capacité.

Les projets à long terme

Le plan évoque des études pour des extensions futures du réseau de métro. Toutefois, il est d’ors et déjà acquis qu’aucun projet ne sera lancé durant le mandat. Il faut dire que le prix du métro est dissuasif et pour ne pas obérer ses capacités financières, le SyTRAL ne construit des lignes qu’à doses homéopathiques. Rappelons juste que la ligne B atteindra les hôpitaux sud plus de 17 ans après le lancement des premières études en 2006. Ceci pour seulement 2,4 kilomètres de ligne nouvelle. Alors que dans le même temps auront été mises en service les lignes de tramway T4, T5, T6 et T7. Ainsi, le SyTRAL va concerter la population autour de quatre projets à très, très long terme. Le premier est de prolonger la ligne A sur 9 kilomètres vers Meyzieu ZI en concurrençant au passage la ligne T3. Le deuxième propose de prolonger la ligne B de 8 à 10 kilomètres vers Caluire et Rillieux. Le troisième, d’une longueur de 3 à 4 kilomètres viserait à amener la ligne D sur le plateau de la Duchère. Enfin, le quatrième, issu du projet de ligne E de l’équipe précédente viserait à construire une ligne nouvelle entre la Part-Dieu, Francheville et Craponne. Autant dire que si on retient la vitesse moyenne annuelle de construction du métro sur les trente dernières années, ces quatre projets, s’ils devaient tous être retenus, ne seraient finalisés que dans plus d’un siècle…

Bref, le programme est ambitieux, surtout sur la création de quatre nouvelles lignes de tramway en cinq ans avec tous les équipements nécessaires pour les exploiter. Cela devrait transfigurer l’exploitation du réseau et permettre un maillage performant sur toute une partie de l’agglomération. Espérons que le réexamen en 2023 ne conduise pas à des reports importants pour des questions de financement.