Publié le 01-01-2021 à 10h59
L’année 2020 restera, dans le domaine des transports en commun comme dans bien d’autres marquée d’une pierre noire. L’année 2021 devrait voir quelques évolutions positives, pour autant que la situation sanitaire s’améliore…
Si l’année 2020 s’annonçait déjà pauvre en nouveautés sur les réseaux ferroviaires lyonnais, il faut reconnaître que l’arrivée du virus SARS-COV-2 a carrément tout vitrifié, en dehors peut-être des restrictions des libertés… Désormais la liberté d’aller et venir est soumise à l’arbitraire policier ainsi qu’à la bureaucratie tatillonne et infantilisante des “attestations” dont les règles byzantines changent de semaine en semaine, voir de jour en jour.
Du côté des trains, peu de nouveautés. La gare de Lyon-Part-Dieu reste un chantier permanent pour encore plusieurs années. La région Auvergne-Rhône-Alpes investie massivement dans la surveillance de masse et a commencé à installer dans les trains entre Lyon et Saint-Étienne un système de vidéosurveillance à transmission en continu vers un centre extérieur… En attendant la reconnaissance faciale ou la détection des « comportements déviants » (la lecture de Charlie Hebdo ou de tout ouvrage critique au pouvoir en place sera-t-elle un jour visée ?). On peut s’interroger sur l’intérêt d’une telle dépense qui se chiffre tout de même en millions d’euros, à la fois pour une question de simple liberté et au-delà des aspect visés de pure communication électoraliste, alors que de nombreuses lignes auraient eu besoin d’investissements de montants équivalents rien que pour maintenir leurs performances. L’approche des élections régionales a certes figé la situation d’une certaine façon sur le front des fermetures de lignes, mais les voies ferrées considérées comme secondaires continuent de se dégrader petit à petit, avec des chantiers qui permettent de repousser les échéances pour quelques millions. Mais ces chantiers ne sont que des palliatifs à 1, 2 ou 5 ans, sans perspective à long terme. Les confinements liés à la pandémie ont aussi largement fait apparaître au niveau de la SNCF la dichotomie entre les activités de service public subventionnées par les régions qui ont continué à fonctionner à peu près normalement, et la partie concurrentielle en particulier les TGV, pour laquelle les niveaux de desserte se sont effondrés en rendant les déplacement à longue distance compliqués. Cette situation met largement en lumière l’intérêt d’avoir une autorité organisatrice nationale capable de maintenir les dessertes entre les régions, plutôt que de prendre le risque de les voir interrompues en cas de difficulté économique pour les avoir laissées à la main du seul marché concurrentiel.
Après les élections métropolitaines et municipales décalées en raison de la pandémie, le SyTRAL a adopté en décembre son plan de mandat qui planifie les évolutions du réseau pour les cinq ans qui viennent et trace un certain nombre de perspectives à plus long terme. Ceci avec toutefois de grosses inconnues financières.
Sur le métro, finalement, 2020 n’a connu aucune nouveauté. La mise en service des rames MPL 16 sur la ligne B semble largement plus complexe qu’envisagée initialement. Les essais organisés durant des nuits longues se sont poursuivis toute l’année pendant qu’une partie des rames neuves était livrée. Le percement du tunnel du prolongement du métro B jusqu’aux hôpitaux sud a été retardé par la pandémie et reste en cours.
Du côté du tramway, les nouvelles rames Citadis n°893 et suivantes ont été mises en service commercial à partir de la mi-mai, après leur homologation et au fil de leur livraisons. La seule autre évolution importante, quasiment invisible du grand public, a été la résiliation de le concession de la ligne Rhônexpress par le SyTRAL. Elle a été décidée le 21 février par le comité syndical du SyTRAL et a été effective le 6 novembre. Ceci a permis quelques ajustement tarifaires, en particulier pour les salariés de la plateforme aéroportuaire. En outre les travaux de création du futur terminus de la ligne T2 à la station Hôtel de Région ‑ Montrochet ont été lancés en septembre.
L’année 2021 va être marquée par les élections régionales en juin et les préparatifs pour la transformation du SyTRAL en en établissement public local au 1er janvier 2022. C’est donc encore une année de transition qui s’annonce pour tous les projets au-delà des limites métropolitaines ou sur le réseau ferré national.
Du côté des trains, il ne faudra pas oublier de fêter le 22 septembre les 40 ans de l’inauguration (et la mise en service le 27 septembre) du tronçon de Saint-Florentin à Sathonay-Rillieux de la ligne à grande vitesse Sud-Est. En dehors de cela, sur la région, il n’y a aucune nouveauté à attendre en 2021, sauf peut-être l’abandon en fin d’année de la desserte marchandises entre Volvic et La Bourboule pour laquelle la région et d’autres partenaires ont versé 7 millions d’euros à SNCF réseau sans autre contrepartie que le maintien jusqu’à cette échéance de cette desserte. Espérons que cette somme sera utilisée à des actions plus utiles à la desserte de la ligne que l’opération de réfection intégrale de la toiture de la gare de La Bourboule (gare fermée depuis 2015) en 2020 et qui a dû probablement absorber de l’ordre de 200 000€ à elle seule. Signalons aussi que la rive droite du Rhône va être rouverte à la desserte voyageurs entre Avignon et Pont-Saint-Esprit par la région Occitanie fin 2021. La gare de Pont-Saint-Esprit ne disposant pas d’installations permettant le rebroussement des trains, en l’absence d’accord financier avec la région Auvergne-Rhône-Alpes, les rames remonteront et redescendront à vide la vallée du Rhône sur 37 kilomètres jusqu’au Teil pour rebrousser…
Du côté du métro, le tunnel du prolongement de la ligne B sera très probablement complètement percé au plus tard au second semestre. Les travaux de pose des voies, d’équipement du tube et d’aménagement des stations se poursuivront ensuite le reste de l’année. La mise en service de la première rame MPL 16 ouverte aux voyageurs est désormais annoncée pour avril, à conditions que toutes les conditions de sécurité et d’autorisations administratives soient réunies. En parallèle, un appel d’offre pour la rénovation des rames MPL 75 et MPL 85 sera très probablement lancé.
Concernant le tramway, le nouveau réseau a été mis en service il y a vingt ans quasiment jour pour jour, puisqu’il a été ouvert au public le 2 janvier 2001. Le début de la révision mi-vie des premières rames se profile et il est probable que l’une d’entre elles parte pour servir de prototype à cette opération. Deux extensions vont être mises en service au premier semestre 2021. La première est la mise en service de la ligne T7 qui desservira Décines ‑ OL Vallée (anciennement Parc OL) au départ de Vaulx-en-Velin – La Soie. La mise en service de cette ligne était initialement prévue le 2 novembre 2020 et a été reportée en raison du confinement en cours. Son ouverture est programmée au cours du premier trimestre et probablement au plus tard pour l’ouverture du pôle de loisir autour du stade de l’OL. La seconde est le prolongement de la ligne T2 entre Perrache et Hôtel de Région ‑ Montrochet qui permettra de désaturer la ligne T1 sur ce tronçon. La mise en service de ce prolongement devrait intervenir après les vacances de février… En parallèle devraient être lancer les procédures officielles en vue de la construction de la ligne T6 nord entre les hôpitaux Est et La Doua. De même seront lancées les études préalables à la construction des trois nouvelles lignes annoncées dans le plan de mandat.
Bonne année 2021 à tous !