Publié le 30-01-2022 à 15h13
Dans le plan de mandat du SyTRAL, fin 2020, il était annoncé la rénovation de quatre stations de métro, sans plus de précisions. Indirectement, le nom des stations concernées est désormais connu.
En effet, le SyTRAL a publié le 14 janvier dernier quatre marchés pour la création et l’installation d’une œuvre d’art dans quatre stations de métro. Dans le cahier des charges joint à chaque marché il est explicitement fait référence au recarrossage de la station. Sont ainsi concernées les stations de :
Le choix de rénover la station de République – Villeurbanne semble logique du fait de ses murs recouverts de plaques mélaminées dont on devine que certaines commencent à être dégradées. En revanche, la rénovation des autres stations dont les murs sont carrelés et bien entretenus interroge. Ceci d’autant que quelques autres stations avec des murs recouverts de plaques mélaminées auraient pu prétendre à une rénovation, par exemple Croix-Rousse ou encore Brotteaux…
Mais revenons aux cahiers des charges concernant les œuvres d’art devant orner les stations. Toutes les stations concernées ont pour caractéristique de disposer de peu d’espace pour les utilisateurs. Ceci exclue toute œuvre de type sculpture ou installation en relief. Les voiles en béton entre les deux voies sont identifiés comme des emplacements privilégiés, mais les œuvres peuvent aussi s’étendre sur les murs le long des quais, voir les parois des escaliers vers la surface. Elles doivent être monumentales et provoquer soit une réaction, soit réflexion, soit un effet « Waouh ! »
comme les trains en Île-de-France (sic !)
Les thèmes annoncés des œuvres sont les suivants :
« Do you remember ? » : année 80, nostalgie, dynamisme, couleurs vives, vitaminé;
« Le chemin autrement » : vision positive de l’avenir, jeunesse, alternative;
« Réensauvageons-nous, la nature reprend ses droits » : végétal, sauvage, immersif, luxuriant;
« La poésie urbaine » : subtile, poétique, légère, élégante, interactive et ludique.
Il est difficile de dire ce qu’il va ressortir de ces appels d’offre. Souhaitons qu’on sorte de la mode des graff, des tags et des images retravaillées sur ordinateur pour aller vers un travail artistique exigeant, plus intemporel… Peut-on espérer des mosaïques comme à Jean-Macé ?
On peut aussi s’interroger sur l’intérêt de rajouter une œuvre à Gratte-Ciel où il en existe déjà deux… Même si le cahier des charges ne l’explicite pas, il donne l’impression que la peinture de Raymond Grandjean sur le quai en direction de Perrache pourrait quasiment être supprimée puisqu’il y est écrit : Malheureusement, l’œuvre n’est pas mise en valeur, située sur le quai, elle ne dispose d’aucun recul. Ni du point de vue de sa situation dans l’espace, puisqu’elle est collée au distributeur de billets ; ni du point de vue de l’éclairage. Le reflet rend l’œuvre complètement invisible.
Ce qui serait regrettable, car elle a une esthétique apaisante.
Source : Site internet du SyTRAL.