Publié le 01-01-2025 à 05h37
L’année 2024 a vu se déployer largement les travaux des lignes de tramways, avec pas moins de trois nouveaux axes en chantier, tous en rive gauche du Rhône, mais aussi l’adaptation des stations de la ligne T2 aux rames de 43 mètres, ainsi que les aménagements pour trois nouvelles stations. Du côté du métro, le nombre de pannes semble mieux maîtrisé en particulier sur la ligne B. Du côté des trains, hélas, toujours peu de nouveautés marquantes. En 2025, le réseau de transport en commun va connaître les débuts de son allotissement alors que les chantiers iront progressivement sur leur fin, au moins temporaire, en prévision des élections municipales et métropolitaines de 2026…
Du côté du réseau ferré national, hélas, rien de bien nouveau en 2024. L’abandon de l’État et l’indifférence de l’autorité organisatrice régionale dégradent progressivement le service. Alors que la fréquentation du réseau est en hausse (moins que dans d’autres régions, probablement du fait d’une offre de plus en plus insuffisantes face aux besoins) le manque d’ambition et de moyens bloque totalement toute évolution. Il semble de plus en plus évident qu’avant même des investissements lourds sur les infrastructures, le nœud lyonnais aurait grand besoin d’une augmentation de capacité de court terme avec le déploiement de l’ERTMS au moins sur sa partie centrale. De ce type d’investissement, certes coûteux, mais largement moins que l’ajout d’une ou de plusieurs voies, il n’est pas question, en tout cas pas à une échéance permettant de répondre aux besoins, puisque actuellement, seule la LGV entre Villeneuve-Saint-Georges et Saint-Quentin-Fallavier est en cours d’équipement. Pour les autres lignes de la région, aucun programme d’équipement n’est envisagé. Les travaux de la gare de Lyon-Part-Dieu se sont certes poursuivi et la surface intérieur de la gare a nettement augmenté, mais avant même l’achèvement des travaux, le spectre de la saturation reste présent… trop peu, trop tard et dans vingt ans au plus, un nouveau chantier de restructuration lourde sera à nouveau indispensable.
Du côté du métro, l’année 2024 marque un retour, au moins partiel, au calme plutôt bienvenu pour les passagers avec moins de pannes. En revanche, la circulation des rames en unités multiples sur la ligne B attendra 2025 essentiellement en raison du retard de livraison des dernières rames du MPL16. Après les projets de rénovation cosmétique des stations Foch et République ‑ Villeurbanne annoncés à l’automne 2023, ce sont maintenant celles des stations Flachet ‑ Alain-Gilles et Gratte-Ciel qui sont annoncées. 2024 a aussi marqué les cinquante ans de crémaillère sur la ligne C et les quarante ans du prolongement de cette même ligne à Cuire. Du côté des études, l’année marque le tout début de celles de modernisation de la ligne A qui devrait mener à son automatisation complète d’ici une décennie. Enfin, le 20 juin, la station Gare de Vaise a vu son nom complété par celui de Gérard Collomb, ancien maire de Lyon, mort en 2023.
C’est sur le réseau de tram que se concentre le chantier de l’évolution du réseau avec la poursuite des chantiers des lignes T6 Nord et T10 ainsi que le début du chantier de la ligne T9. Ceci sans oublier les dépôts sur les sites de Fagor-Brandt et de Surville. Les lignes T9 et T10 ont donné lieu à des chantiers d’infrastructure remarquables avec la création de deux ouvrages sous le boulevard Laurent-Bonnevay et la construction en cours d’un pont sur le canal de Jonage. Sur 2024, les stations de la ligne T2 qui n’avaient pas encore été agrandies ont été aménagées en 2024 pour permettre l’arrivée de rames longues de 43 mètres, dont les livraisons ont repris, sur la ligne dès que le parc sera suffisant. La rénovation des rames Citadis™ 302, chantier au long cours, s’est poursuivi, tout comme les études pour le tramway express de l’Ouest Lyonnais.
Dernier point pour 2024, le changement de logo du réseau de transport en commun. Opération inutile et coûteuse et en plus d’une teinte funèbre… Était-il nécessaire d’investir pour un logo qui rajoute un T devant les lettres OL, pose une flèche à cheval sur le O et le L pour faire apparaître un C ?…
Du côté du réseau ferroviaire lyonnais, 2025 va marquer la fin du chantier de la gare de Lyon-Part-Dieu avec la mise en service de la nouvelle place Béraudier. Ce ne sera pas la fin du chantier dans le secteur puisque les travaux se porteront ensuite, après les élections municipales de 2026, sur le côté nord de la place Béraudier. Opérations immobilières planifiés pour durer au moins jusqu’en 2032… mais qui ne concernent finalement moins le réseau ferroviaire.
Concernant le métro, rapidement la ligne B devrait enfin voir des rames de 4 voitures circuler puisque la préfecture du Rhône a validé leur circulation par un arrêté signé le 30 décembre 2024… mais il faudra probablement patienter encore un peu que toutes les rames de MPL16 soient livrées et que les marquages au sol en stations soient réalisés. C’est une bonne nouvelle qui annonce la réduction de l’entassement dans les rames. Les études de modernisation de la ligne A se poursuivront et celles de rénovation de la ligne C aussi. La rénovation cosmétique des stations Foch et République ‑ Villeurbanne devrait être réalisée pendant que celle des stations Flachet ‑ Alain-Gilles et Gratte-Ciel se préparera.
Sur le tramway, les lignes T6 Nord, T9 et T10 devraient voir leurs chantiers de génie civil et d’équipement achevé et les essais débuter pour une mise en service prévue avant les élections de 2026. Une partie des nouvelles rames de 43 mètres commandées sera alors livrée. Ces rames permettront d’équiper la ligne T2 qui par glissement fournira les rames de 32 mètres nécessaires à l’exploitation des nouvelles lignes. Les stations de la ligne T1 qui n’ont pas encore été agrandies (entre Part-Dieu ‑ Auditorium et Perrache) seront à leur tour aménagées pour recevoir des rames de 43 mètres de long. Enfin trois nouvelles stations vont être mises en service dont deux dès janvier sur les lignes T3/T7 (Décines ‑ Roosevelt et Meyzieu ‑ Lycée-Colonel-Beltrame) et plus tard sur T5 (Chassieu ‑ ZAC du Chêne). Les études du tramway express de l’Ouest Lyonnais vont se poursuivre avec l’enquête préalable à la déclaration d’utilité publique. Tous ces travaux vont probablement aboutir à une refonte en profondeur du réseau de tramway d’ici quelques année.
Enfin, le 1er janvier 2025 marque le début de l’allotissement du réseau de transport en commun lyonnais avec deux exploitants distincts, l’un pour les bus et trolleybus (Keolis Bus Lyon, filiale du groupe Keolis, filiale de la société anonyme publique SNCF) et l’autre pour les tramways, y compris Rhônexpress, et métro (RATP Dev Lyon, filiale de RATP Développement, filiale de l’EPIC RATP). Cette organisation, réclamée par la cour régionale des comptes au nom de la concurrence, est surtout une source de complications et de surcoûts. Notons qu’en matière de concurrence, pour le coup, ce sont deux société propriété de l’État qui finalement ont chacune emporté un des marchés… conception pour le moins surprenante de ce qu’est la concurrence, mais qui permet au passage de faire vivre une armée d’avocats et de juristes qui rédigent les cahiers des charges, les contrats, les avenants liant par des intermédiaires deux collectivités publiques à savoir SYTRAL Mobilités et l’État.
Bonne année 2025 à tous !
Références juridiques :
« Arrêté préfectoral n° 69-2024-12-30-00003 du 30 décembre 2024 portant approbation du dossier de sécurité relatif à la mise en service commerciale des rames MPL16 avec voyageurs en unité multiple sur la ligne B du métro de Lyon, et du règlement de sécurité de l’exploitation. », Recueil des actes administratifs de la préfecture du Rhône, Lyon, Préfecture du Rhône, n°69-2024-323, 30 décembre 2024, p. 76-80.