Ferro-Lyon

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En train pour la Drôme !

Publié le 11-11-2007 à 18h41

Plusieurs évènements marquent le sud de la région Rhône-Alpes, sur la rive gauche du Rhône en cette fin d’année. Tout d’abord, il y a le centenaire de l’ouverture de la ligne de chemin de fer entre Orange, Vaison-la-Romaine et Buis-les-Baronnies. Ensuite, une nouvelle ligne TER naît entre Montélimar et Nyons.

Le centenaire de la ligne entre Orange et Le Buis.

Cette ligne, concédée à la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et la Méditerranée a été ouverte le 10 mai 1907. Construite à voie métrique, bien que classée dans le réseau d’intérêt général, son exploitation a été déléguée à la Compagnie des chemins de fer économiques (SE) Partant d’Orange sur la ligne de Lyon à Marseille du PLM, elle rejoignait Vaison après avoir traversé la plaine agricole (et viticole) du Vaucluse. Elle suivait ensuite la vallée de l’Ouvèze passant notamment par Mollans-sur-Ouvèze et Pierrelongue avant d’atteindre son terminus à Buis-les-Baronnies.

Après avoir assuré son service sans défaillir durant plusieurs décennies, elle est sortie de la deuxième guerre mondiale très dégradée par le manque d’entretien. Les autorités de l’époque lui refusant toute modernisation, malgré la demande par les populations locales de mise en route d’autorails rapides à la place des lents trains à vapeur, elle fut fermée en décembre 1952.

Une exposition tourne dans toutes les bourgades qui ont vu passer le train. Après Vaison et Le Buis, ce sera Sablet et Séguret qui l’accueilleront d’ici la fin de l’année.

L'ancienne gare de Buis-les-Baronnies (août 2007)

L’ancienne gare de Buis-les-Baronnies photographiée le 26 août 2007.

Bibliographie : Mancip Valérie, Péruch Patrick, Favier Yves. Le petit train du Buis. Valignat : Éditions de l’Ormet, juin 1993. 127p. ISSN 0222-4844
Colonat Jean-François. Il y a 100 ans la construction de la ligne Orange-Le Buis. Mémoire d’Ouvèze. Décembre 2006, n°6. p 3-23. ISSN :0987-8025.

« Le retour de train à Nyons » (sic !)

Signe du renouveau des transports publics en milieu rural, la région Rhône-Alpes a décidé (enfin !) de créer une ligne autocar TER entre Montélimar et Nyons à partir du 9 décembre prochain. Initialement, 5 relations aller-retour quotidiennes sont prévues en correspondance avec les TGV de et vers Paris.

Saluons cette initiative qui devrait enfin améliorer la desserte jusqu’alors indigente de cette sous-préfecture touristique. Ceci permettra peut-être d’oublier la desserte minable assurée jusqu’à maintenant. Et notamment, jusqu’à une époque pas si lointaine, les autocars les plus pourris fréquentant la gare routière de Montélimar.

Regrettons pourtant que malgré le titre (que j’ai emprunté à La Tribune de Montélimar du 1er novembre 2007, qui s’est enflammée un peu vite) ce ne soit pas un train qui arrive à Nyons… Car jusqu’au 15 mars 1951, il existait bien une ligne de chemin de fer entre Pierrelatte et Nyons. Cette ligne à voie normale fut ouverte par la compagnie PLM le 3 août 1897. Elle a été fermée car ni la CNR ni la SNCF n’ont voulu payer le pont pour lui faire franchir le canal de Donzère alors en construction dans le cadre de la canalisation du Rhône. Il faut dire que son trafic voyageur était déjà des plus réduits, car uniquement assuré par des trains « marchandises-voyageurs » dont les horaires élastiques décourageaient les plus endurants. Ce train a donc été plus ou moins remplacé par des autocars pour les utilisateurs captifs. Ceux pour lesquels les autorités départementales ont longtemps considéré la desserte indigente (1 aller-retour le dimanche par exemple, desserte allégée pendant les vacances scolaires… Surtout en saison touristique) et son matériel miteux (début des années 1990 : cars sans chauffage ni éclairage intérieur en soirée d’hiver, avec certains sièges en ruines sans dossiers) comme largement suffisante.

Regrettons toujours qu’une fois de plus, les liaisons en correspondances avec la capitale régionale et le chef-lieu de département soient sacrifiées à l’aura parisienne du TGV. Et souhaitons que la promesse de 7 allers-retours quotidiens permette de rééquilibrer cette situation… En attendant la desserte cadencée qu’a cru voire La Tribune dans son enthousiasme.

L'ancienne gare de Nyons (novembre 2007)

L’ancienne gare de Nyons devenue sous-préfecture photographiée le 5 novembre 2007.

Bibliographie : Collectif. Le train Nyons-Pierrelatte, une histoire mouvementée 1897 – 1951. Nyons : Société d’études Nyonsaises, 1997. 143 p. ISBN : 2-9511495-0-6.