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Triage de Sibelin

Publié le 06-08-2020 à 18h17


Triage de Sibelin

PropriétaireSNCF
ExploitantSNCF
Lignede Paris-Lyon à Marseille-Saint-Charles
Point Kilométrique522,862
CommunesFeyzin, Solaize, Sérézin-du-Rhône
Ouverture4 novembre 1970
Fermeture
Voies44 (faisceau de formation)
Altitude162 mètres
Latitude
(GPS)
45° 39´ 18,59˝ N
(45.655165)
Longitude
(GPS)
4° 50´ 40,41˝ E
(4.844558)

Dès 1941, la SNCF identifie le triage de Badan comme trop étriqué et devant être reconstruit. Le projet de construction d’une gare de triage à Sibelin est étudié par la SNCF dès la libération. Ceci en particulier en lien avec les destructions sur le triage de Badan suite aux bombardements alliés des 25 mai et 12 août 1944. Le projet est retenu dans le programme de construction présenté par la SNCF au Ministre des Travaux publics le 12 décembre 1945. Toutefois pour des raisons de coûts et d’ampleur des travaux de terrassement, la SNCF propose finalement le 10 octobre 1947 la reconstruction du triage de Badan dans l’attente de disposer de moyens pour construire un nouveau triage.

À partir de 1955, la Compagnie nationale du Rhône entreprend la construction des ouvrages hydroélectriques de Pierre-Bénite et en particulier le canal de fuite long de 11,2 kilomètres. Dans le même temps, la Société d’aménagement du département de l’Isère (SADI) achète en 1956 deux-cent-cinquante hectares de terrains communaux sur le territoire des communes de Feyzin, Solaize et Sérézin-du-Rhône. Il s’agissait pour partie d’anciennes gravières ayant servi autrefois à mettre hors d’eau les usines sainfogniardes et de terrains agricoles inondables. Les déblais du canal sont utilisés pour créer sur les terrains de la SADI une zone insubmersible de trois cents hectares, servant d’assiette foncière à l’autoroute Lyon-Valence, à la gare de triage de Sibelin et à une zone industrielle de deux-cent-soixante hectares située dans la continuité des industries chimiques de Saint-Fons.

L’enquête publique préalable à la création du triage se déroule en 1960. Sa construction est déclarée d’utilité publique par un décret du 30 juin 1962.

Les travaux de terrassement et de remblaiement débutent en 1964. Les voies commencent à être posées en 1968. Les ponts des saut-de-mouton de raccordement aux voies de la ligne de Paris-Gare-de-Lyon à Marseille-Saint-Charles sont achevées en 1969.

Le nouveau triage est mis en service le 4 novembre 1970 entraînant la fermeture de ceux de Badan, Saint-Étienne, Roanne, Vénissieux et Le Teil, ainsi que le déclin des autres triages de l’agglomération (Chasse-sur-Rhône, Saint-Germain-au-Mont-d’Or) et même au-delà (Ambérieu, Grenoble-Buissarette, Porte-lès-Valence).

Le triage couvre une surface de 72 hectares et s’allonge sur 4 500 mètres sur le flanc ouest des voies de la ligne de Paris-Lyon à Marseille-Saint-Charles entre les gares de Feyzin et Sérézin-du-Rhône. Les installations se composent, du nord vers le sud, d’un faisceau d’attente au départ réparti en deux pinceaux de 7 voies chacun, d’un plateau de débranchement de 44 voies réparties entre six faisceaux, d’un faisceau de réception de 14 voies réparti en deux pinceaux de 7 voies chacun. Toutes les voies ont une longueur utile de 800 mètres. Il dispose en outre de deux faisceaux de relais (un par sens de circulation), d’un chantier d’entretien du matériel et d’un grill pour les locomotives.

L’ensemble représente 85 kilomètres de voies. Le triage est relié à la ligne de Paris-Lyon à Marseille-Saint-Charles par deux voies de circulation 1ter et 2ter qui encadrent le site, la voie 1ter passant à l’est et la 2ter à l’ouest. Ces voies se raccordent respectivement aux voies 1bis et 2bis aux deux extrémités du site. La voie 1ter franchissant l’ensemble des voies principales au moyen de saut-de-moutons.

Particularité supplémentaire, l’installation terminale embranchée de la raffinerie de Feyzin est branchée sur la voie 2ter dans les emprises du triage. Cet embranchement particulier a été mis en service dès la construction de la raffinerie avec un raccordement provisoire sur la voie 2bis, alors que les travaux du triage n’en étaient qu’aux terrassements. Cet embranchement a reçu 100 000 tonnes et expédié 580 000 tonnes en 1992.

Plan schématique simplifié des installations du triage de Sibelin

Plan schématique simplifié des installations du triage de Sibelin.

L’ensemble est supervisé par la direction opérationnelle du triage située au poste D d’où sont pilotés l’ensemble des opérations de tri et de formation, en particulier les opérations de débranchement automatisées des wagons et de sortie du faisceau de formation. Il existe le poste A en entrée du faisceau de réception, le poste S en sortie du faisceau de réception, le poste F électrique à manettes individuelles en sortie du plateau de débranchement et le poste B en sortie faisceau de départ. Si en situation normale, ils sont télécommandés, les manœuvres peuvent être reprises localement si nécessaire. En outre un poste tout relais à transit souple contrôle les liaisons avec les voies principales.

En 1980 est mis en service le tir au but permettant d’améliorer les conditions de débranchement et de réduire le nombre d’avaries aux chargements et aux wagons. Les deux ensembles de freins de voies successifs sont désormais pilotés informatiquement, en prenant en compte notamment la vitesse du wagon et la distance cible qu’il doit atteindre sur la voie où il est aiguillé. À cette occasion la commande des aiguilles a été largement centralisée.

Au cours des années 2000 une halle de petit entretien à deux voies est ajoutée au grill accueillant les locomotives. Ceci permet d’effectuer la maintenance courante des locomotives en relais sans les déplacer vers un des dépôts de l’agglomération.

Au début des années 1990, le site employait de l’ordre de 400 agents et était ouvert 24 heures sur 24. Le triage a connu un déclin parallèle à celui du transport de marchandises par le rail. Les périodes quotidiennes de tri se sont réduite avec le passage d’un fonctionnement en 3*8 à un fonctionnement en 2*8 vers le milieu des années 1990. Signe du déclin du transport de marchandises par le rail, en 1989 il a traité 552 000 wagons, 538 000 en 1990, 537 000 en 1991, 500 000 en 1992 et 404 000 en 1993. En 1994, il traitait 28 861 wagons par mois. Ceci alors que dans le même temps le nombre de triages et de gares marchandises a été réduit. À la fin des années 1980, il y avait 27 triages en service en France. En 1995, il en restait 22. Après 2007 est un nouveau plan de restructuration de l’activité marchandises de la SNCF, il ne reste au niveau national plus que 5 triages. La conception moderne du triage de Sibelin et son emplacement au sein d’un nœud ferroviaire de première importance font qu’il demeure en activité.

Références juridiques :
« Décret du 30 juin 1962 portant déclaration d’utilité publique des travaux de construction d’une gare de triage sur le territoire des communes de Feyzin, Solaise et Sérézin (Isère) », Journal officiel de la République Française, Paris : Imprimerie Nationale, 1er juillet 1962, p. 6411.