Publié le 24-08-2017 à 18h28.
Les travaux peuvent se décomposer en deux parties : le prolongement de l’infrastructure et la mise à niveau du tronçon existant.
Le prolongement débute par l’agrandissement de la station Croix-Rousse dont il a fallu quadrupler la surface pour y créer une deuxième voie à quai et prolonger la voie existante. Cette extension a aussi nécessité de créer un second cadre entre la station et le tunnel historique de la ficelle pour y faire passer la deuxième voie. Cette opération a donc nécessité de rouvrir un chantier de génie civil lourd sur une section très récente.
Il a ensuite fallu construire un cadre en béton souterrain en courbe de 80 mètres de rayon sous le boulevard de la Croix-Rousse pour rejoindre la place des Tapis et l’axe du boulevard des Canuts qui a été créé sur cette section dans les années 1950 à l’emplacement de la voie de la ligne de chemin de fer de Lyon Croix-Rousse à Sathonay. Pour préserver l’immeuble à l’angle de la rue Pelletier (qui a depuis été décoré par la fresque des Canuts) dont les élus ont refusé la destruction envisagée par la SEMALY en raison de la pénurie de logements, des travaux spécifiques ont dû être réalisés avec la création d’une paroi en pieux sécants. Au niveau du carrefour la rue Hénon, à 652 mètres de la station Croix-Rousse le cadre s’élargit sur 40 mètres pour accueillir la station et ses quais. À partir de cet endroit, la création du métro a été l’occasion de prolonger le boulevard des Canuts jusqu’à la rue Costes pour permettre de délester la grande rue de la Croix-Rousse et la rue de Belfort d’une grande part de leur circulation. Le cadre se poursuit alors sur 145 mètres alors que le boulevard vient se placer immédiatement à l’est des voies, bordées de murs de soutènement, émergent alors à l’air libre en tranchée sur le flanc est des anciennes emprises de la gare de Croix-Rousse 2 et s’élèvent progressivement au-dessus du niveau du sol.
Environ 50 mètres après la sortie du cadre est aménagé l’accès au dépôt-atelier relié à la ligne par une aiguille orientée vers Cuire. Celui-ci se trouve juste après le pont sur la rue de Cuire dont les tabliers métalliques d’origine sont remplacé par des tabliers à poutrelles enrobées. Les installations du dépôt-atelier réutilisent une petite partie du nord de la gare marchandises de Croix-Rousse 2. La construction des bâtiments et installations du dépôt n’a pas présenté de difficulté particulière puisqu’il est implanté sur le terrain déjà nivelé de l’ancienne gare. Après l’accès au dépôt, l’infrastructure est toujours aménagée pour une double voie, mais une seule est posée. Elle borde alors le boulevard par un mur de soutènement élevé et franchit par un pont la rue de la Galoche dont le tablier a aussi été changé. Elle arrive enfin au niveau du sol à la station Cuire, après être redescendue doucement. La voie, bordée d’un quai côté Est, vient mourir contre la rue de la gare-de-Cuire, à l’angle de la rue Coste et de la place Jules-Ferry, à 749 mètres de la station Hénon. De par cette disposition, la station est de plain-pied avec le reste de l’espace public. L’arrivée du métro et du boulevard a remodelé largement la place Jules-Ferry qui a été aménagée en vaste carrefour avec la suppression du passage à niveau de la rue Coste.
L’adaptation du tronçon existant est passé par la modification des stations pour recevoir des rames à deux caisses avec un gabarit plus large et un plancher plus haut. Les quais sont reconstruits en retrait et à une cote plus élevée mais intermédiaire, car il était initialement prévu que les rames SLM (MC1 à MC3) continuent à assurer des circulations. La signalisation, elle aussi a dû être modifiée pour accroître le débit… Mais aussi pour changer le sens de circulation des rames, qui contrairement aux autres lignes lyonnaises, circulaient alors à droite.
En outre, la sous-station de Hôtel de Ville a été équipée d’un dispositif permettant la récupération de l’énergie électrique produite par le freinage des rames lors de la descente du plan incliné.
Enfin, la station Croix-Paquet a été reconstruite de façon définitive après démolition du dépôt.
L’ensemble de ces chantiers ont nécessité la suspension du service du 28 juin au 2 septembre 1984.