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Ligne de Lyon-Saint-Clair à Bourg-en-Bresse

Publié le 31-12-2017 à 17h39. (mis à jour le 14-08-2019 à 18h39.)


Sommaire de l’article

  1. Historique
  2. Le parcours
  3. Le matériel roulant
  4. Les dessertes

Historique


Ligne de Lyon-Saint-Clair à Bourg-en-Bresse

Nom RFNLigne de Lyon-Saint-Clair à Bourg-en-Bresse
Numéro RFN886 000
Longueur58 kilomètres
Rampe maximale20 ‰
Altitude maximale296,78 mètres
Nombre de voiesdouble de Lyon à Sathonay et des Échets à Villars-les-Dombes
unique sur le reste de la ligne
Écartementvoie normale
SignalisationBAL et BAPR
Électrification1 500 Volts courant continu
partielle
Mise en service1866
Fermeturesnéant
PropriétaireSNCF
ExploitantSNCF
Traficsvoyageurs et marchandises

Les premiers projets pour l’établissement d’une ligne de chemin de fer reliant Lyon au Jura remontent à 1833. Dès 1856, sous la pression des grands propriétaires fonciers de la Dombes, le conseil général de l’Ain demande la création d’une ligne de chemin de fer. Le premier mouvement dans cette direction fut la concession à Messieurs Victor-Auguste du Hamel, Gustave-Henri-Alexandre-Xavier de Caze et Émile Grignard par décret impérial le 12 juin 1861 du tronçon de Lyon-Croix-Rousse à Sathonay. Cette ligne fut ouverte à la circulation le 30 juillet 1863. Ce n’était qu’un début. Le 25 juillet 1864, un décret impérial accorde la concession d’une ligne de Sathonay à Bourg, ainsi que son éventuel raccordement entre Sathonay et la ligne de Lyon à Genève, à Messieurs François-Barthélemy Arlès-Dufour, Henri Germain et Victor-Amédée Sellier. Suivant les termes de la convention signée le 1er avril 1863 entre l’État et les concessionnaires, la concession de la ligne de chemin de fer est assortie d’une condition : l’assèchement et la mise en valeur d’au moins 6 000 hectares d’étangs de la Dombes. Pour la réalisation de ces tâches, a été fondée le 2 septembre 1863 la Compagnie de la Dombes dont Lazare Mangini et ses fils Lucien et Félix sont les principaux actionnaires. Les statuts de cette nouvelle compagnie ont été approuvés par décret le 17 septembre 1864. Cette compagnie est devenu au passage propriétaire des chantiers de construction ferroviaire de la Buire.

Suite à la faillite de la Compagnie du Chemin de fer de Lyon (la Croix-Rousse) au camp de Sathonay, constatée par le tribunal du département de la Seine le 18 janvier 1865, la ligne de Lyon-Croix-Rousse à Sathonay a été placée sous séquestre par décret impérial le 26 octobre 1864. Cela n’a pas empêché le prolongement de la ligne par la Compagnie de la Dombes. Après des travaux rondement menés, la ligne est ouverte le 1er septembre 1866 avec une voie unique. Les trains étaient amorcés dans la gare de Lyon-Croix-Rousse et circulaient entre cette gare et Sathonay moyennant une redevance.

Le 7 mai 1872, un décret substitue à la Compagnie de la Dombes la Société anonyme des Dombes et des chemins de fer du Sud-Est (DSE). Celle-ci regroupe d’autres concessions de lignes de chemins de fer appartenant aux Mangini (notamment les lignes de Lyon à Montbrison, de Paray-le-Monial à Macon ou de Bourg à La Cluse). En contrepartie de ce regroupement, le décret impose le recentrage de la société sur l’exploitation ferroviaire et l’assèchement de la Dombes. La compagnie a donc dû céder les chantiers de la Buire.

Le 12 avril 1875, un décret déclare d’utilité publique l’embranchement entre Sathonay et la ligne de Lyon à Genève au niveau de la gare de Saint-Clair. Cependant les travaux ne sont pas entrepris immédiatement, bien que le tracé soit approuvé par décision ministérielle le 20 mai 1875. Ce tracé primitif prévoit un raccordement vers Lyon-Croix-Rousse au niveau de Sathonay. Il est probable que dès cette époque les dirigeants de la Compagnie DSE se doutaient qu’ils seraient rapidement maîtres chez eux entre Sathonay et Lyon-Croix-Rousse. Or le raccordement vers Saint-Clair les aurait obligés à négocier avec la puissante Compagnie du chemin de fer de Paris à Lyon et la Méditerranée et à acquitter un péage pour circuler entre Lyon-Saint-Clair et la gare de Lyon-Brotteaux. Ainsi, alors que la compagnie fait mine d’engager les travaux, elle dépose successivement plusieurs demandes auprès de l’État pour modifier le projet. La première en 1876 propose de remplacer ce raccordement par un prolongement de la ligne de Trévoux, alors en construction, sur Villefranche-sur-Saône avec un franchissement de la Saône. Ensuite, en 1879, elle propose de créer un raccordement de Sathonay à Collonges – Fontaines. C’est en 1881 qu’est évoqué pour la première fois le raccordement tel qu’il sera finalement réalisé, tourné vers Bourg.

Le 24 juin 1879, la Compagnie des Chemins de Fer du Rhône et la Compagnie des Dombes et des chemins de fer du Sud-Est signent un traité de substitution de la première par la seconde. Cette convention contient une clause de cession des infrastructures qui ne pourra être mise en œuvre qu’à l’issue de la quinzième année suivant l’ouverture de la ligne. L’ensemble de ces dispositions sont approuvées par une batterie de cinq décrets signés le 22 décembre 1879. La Compagnie DSE exploite désormais la totalité des lignes au départ de la gare de Lyon-Croix-Rousse.

Le 14 août 1879, la Compagnie du Chemin de Fer de Marlieu à Châtillon-sur-Chalaronne crée une ligne à voie métrique de 11 kilomètres entre la gare de Marlieu – Châtillon et le bourg de Châtillon-sur-Chalaronne en correspondance avec les trains entre Lyon et Bourg. Il s’agit de la première ligne à voie métrique construite en France. Cette ligne est intégrée au réseau de la Régie des tramways de l’Ain le 1er juillet 1919.

En 1880, la ville de Lyon émet le souhait que la ligne de Bourg soit reliée à celle de Montbrison. Ce projet techniquement complexe vu le relief est rapidement tombé dans l’oubli. Toutefois un projet de gare centrale au niveau du jardin du grand séminaire (place Croix-Paquet) avait été esquissé.

Devant l’impossibilité de créer un réseau cohérent à cause de l’opposition de la Compagnie du chemin de fer de Paris à Lyon et la Méditerranée, les dirigeants de la Compagnie des Dombes et des chemins de fer du Sud-Est décident à s’entendre avec ce puissant voisin pour négocier un rachat alors que leur société est encore bénéficiaire. Le 28 juillet 1881, la Compagnie des Dombes et des chemins de fer du Sud-Est accepte son rachat par la Compagnie du chemin de fer de Paris à Lyon et la Méditerranée par la signature d’un traité de vente entre Messieurs Mangini (DSE) et Talabot (PLM). Ce traité prévoit la reprise de l’exploitation de toutes les lignes de la Compagnie des Dombes et des chemins de fer du Sud-Est par le PLM. Une convention entre le PLM et le Ministre des Travaux publics actant le rachat est signée le 26 mai 1883. Cette convention est entérinée par une loi le 20 novembre 1883. Dès le 1er janvier 1884, le PLM est devenu à la fois propriétaire des installations appartenant à la Compagnie des Dombes et des chemins de fer du Sud-Est, mais aussi redevable des obligations liées à l’exploitation de la ligne de Lyon à Trévoux pour le compte de la Compagnie des Chemins de Fer du Rhône. La loi du 20 novembre 1883 accorde aussi à titre définitif au PLM la concession de la ligne de Lyon – Saint-Clair à Sathonay.

Le 1er juin 1882, la gare de Sathonay devient pour la première fois une gare de bifurcation avec l’ouverture de la ligne vers Trévoux.

Le 12 novembre 1888, la ligne de Sathonay à Bourg est mise à deux voies sur toute sa longueur. Elle est équipées du block enclenché PLM n°3 entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle.

La halte de Saint-Marcel-en-Dombes est mise en service en 1896.

Le tracé définitif de la jonction entre Lyon-Saint-Clair et Sathonay est approuvé par décision ministérielle le 1er mars 1889. Le 15 mai 1900, le PLM ouvre en voie unique le tronçon de Lyon-Saint-Clair à Sathonay au trafic marchandises et le 8 novembre de la même année au trafic voyageurs. Ceci assure la liaison avec le reste du complexe ferroviaire lyonnais. Cela permet aussi en particulier un accès aux gares voyageurs des Brotteaux et de Perrache, ainsi qu’à la gare de la Part-Dieu pour les marchandises et entraîne le déclin progressif du terminus de Lyon-Croix-Rousse. La deuxième voie du raccordement de Saint-Clair à Sathonay est livrée au service sur ce tronçon le 12 juillet 1901. Dans le même temps, la gare de Sathonay est agrandie et l’ensemble de ses installations sont mises aux standards du PLM.

Le 15 décembre 1911, la Compagnie des tramways de l’Ain ouvre la ligne à voie métrique d’Ars à Ambérieu-en-Bugey, qui donnait la correspondance aux trains du PLM en gare de Villars-les-Dombes. Cette ligne a été intégrée au réseau de la Régie des tramways de l’Ain le 1er janvier 1919.

Entre 1916 et 1918, la deuxième voie est déposée entre Sathonay et Bourg pour les besoins de l’armée et reposée après la fin de la guerre. En 1921, la ligne était toujours à voie unique. C’est l’une des causes du déraillement d’une train Strasbourg-Lyon sur l’aiguille d’entrée de la gare des Échets le 10 septembre 1921. Cet accident a causé la mort de trente-neuf personnes et en a blessé cinquante-neuf.

Le 1er mars 1934, la Régie des tramways de l’Ain ferme la ligne entre Marlieu –  Châtillon et Châtillon-sur-Chalaronne. Trois ans et demi plus tard, le 1er décembre 1937, c’est au tour de la ligne entre Ars et Ambérieu-en-Bugey de subir le même sort.

Après la seconde guerre mondiale, la ligne entre Sathonay et Bourg est considérée comme non stratégique. Devant le besoin impérieux de rails pour reconstruire les itinéraires principaux du réseau, une décision ministérielle du 6 décembre 1944 autorise sa mise à voie unique. La deuxième voie est déposée à compter de 1945. Après guerre, la ligne connu un long déclin du fait de son sous-équipement et du manque d’intérêt de la SNCF pour les liaisons régionales. Le block PLM est déposé à cette époque et l’exploitation utilise alors le cantonnement téléphonique. À partir des années 1960, le nombre de points de croisement est réduit de manière drastique. Seules restent ouvertes à la sécurité les gares de Sathonay – Rillieux, Saint-André-de-Corcy et Villars-les-Dombes.

À la fin des années 1970, la gare de Sathonay – Rillieux est profondément remodelée en vue de l’arrivée de la ligne à grande vitesse en provenance de Combs-la-Ville (Paris), qui est mise en service le 27 septembre 1981. Le tronçon à double voie entre Sathonay et la bifurcation de Lyon – Saint-Clair étant désormais utilisé pour le parcours terminal des TGV Paris-Lyon, après remise à niveau, équipement en block automatique lumineux et électrification. La gare de Sathonay – Rillieux est désormais sous caténaire 1 500 V continu et gérée par le Poste d’Aiguillage et de Régulation de la LN1 installé à Paris-Gare de Lyon. La ligne en direction de Bourg-en-Bresse montre cependant son utilité pour l’écoulement des trains grandes lignes vers l’Est de la France en cas d’interruption de l’itinéraire électrifié de Lyon à Bourg par Ambérieu. C’est pourquoi elle a été équipée en 1987 du block automatique à permissivité restreinte (BAPR) de Sathonay – Rillieux à Bourg-en-Bresse. Pour les mêmes raisons, la vitesse en ligne est progressivement portée à 140 km/h (120 entre les Échets et Sathonay – Rillieux) Avec l’augmentation progressive du nombre de trains sur la ligne, il est décidé au début des années 1990 de recréer un point de croisement à Saint-Paul-de-Varax. De plus, à la même période l’extension de la périurbanisation dans la Dombes a fait apparaître des mobilités alternantes nombreuses en direction de l’agglomération lyonnaise. La saturation du réseau routier a induit un report vers le train et le nombre de passagers ne cesse de croître.

Pour faire face au développement des migrations alternantes quotidiennes en direction de Lyon, le contrat de plan État - Région Rhône-Alpes pour la période 2000-2006 contient le projet de l’augmentation de capacité et d’électrification de la ligne. En 2003 sont lancées les études d’avant-projet de mise à double voie du tronçon entre Sathonay – Rillieux et Villars-les-Dombes. Finalement, il est décidé de différer la mise à deux voies du tronçon entre Sathonay – Rillieux et les Échets. Ceci permet de différer la question du traitement de la bifurcation entre la ligne de Bourg-en-Bresse et la LGV au niveau de la sortie de la gare de Sathonay – Rillieux. Le projet est soumis à enquête publique du 10 janvier au 10 février 2005. Il est déclaré d’intérêt général par une déclaration de projet le 20 janvier 2006. Les travaux de mise à deux voies des 18 kilomètres concernés débutent et sont achevées en août 2008. Cette section a été à cette occasion équipée du block automatique lumineux.

Références juridiques :
« N° 12540 - Décret impérial qui approuve la convention du 1er avril 1863 relative à la concession du chemin de fer de Sathonay à Bourg et au dessèchement d’étangs dans la Dombes : 25 juillet 1864 », Bulletin des lois de l’Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, série XI, vol. 28, n° 1233,‎ 1864, p. 214 - 233.
« N° 17220 - Décret impérial portant autorisation de la société anonyme formée à Paris sous la dénomination de Compagnie de la Dombes : 17 septembre 1864 », Bulletin des lois de l’Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, série XI, vol. 28 « Partie supplémentaire », n° 1071,‎ 1864, p. 661 - 672.
« N° 1366 - Décret qui autorise la substitution de la société anonyme des Dombes et des chemins de fer du Sud-Est, 1° à la Compagnie des Dombes pour la concession du chemin de fer de Sathonay à Bourg, et le dessèchement de 6 000 hectares d’étangs sur le département de l’Ain ; 2° aux Sieurs Lucien et Félix Mangini, pour la concession du chemin de fer de Lyon à Montbrison : 7 mai 1872 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, série XII, vol. 5, n° 103,‎ 1872, p. 156 - 158.
« N° 4182 - Décret qui déclare d’utilité publique l’établissement d’un embranchement de chemin de fer destiné à relier la ligne de Sathonay à Bourg à celle de Lyon à Genève : 12 avril 1875 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, série XII, vol. 10, n° 256,‎ 1875, p. 594 - 595.
« N° 8995 - Décret qui approuve une convention passée entre le préfet du département de l’Ain et la Compagnie des chemins de fer du Rhône et relative à la concession et à l’exécution du chemin de fer de Sathonay à Trévoux : 22 décembre 1879 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, série XII, vol. 20, n° 505,‎ 1880, p. 186 - 207.
« N° 8996 - Décret qui approuve une convention passée entre le préfet du département du Rhône et la Compagnie des chemins de fer du Rhône, et relative à la concession et à l’exécution du chemin de fer de Sathonay à Trévoux : 22 décembre 1879 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, série XII, vol. 20, n° 505,‎ 1880, p. 207 - 229.
« N° 8999 - Décret qui autorise la substitution de la Compagnie des Dombes et des chemins de fer du Sud-Est aux droits et obligations de la Compagnie des chemins de fer du Rhône comme concessionnaire du chemin de fer d’intérêt local de la Croix-Rousse à Sathonay : 22 décembre 1879 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, série XII, vol. 20, n° 505,‎ 1880, p. 236 - 240.
« N° 8997 - Décret qui autorise la substitution de la Compagnie des Dombes et des chemins de fer du Sud-Est à la Compagnie des chemins de fer du Rhône comme concessionnaire du chemin de fer d’intérêt local de Sathonay à la limite du département de l’Ain, vers Trévoux : 22 décembre 1879 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, série XII, vol. 20, n° 505,‎ 1880, p. 229 - 232.
« N° 8998 - Décret qui autorise la substitution de la Compagnie des Dombes et des chemins de fer du Sud-Est à la Compagnie des chemins de fer du Rhône comme concessionnaire du chemin de fer d’intérêt local de la limite du département du Rhône à Trévoux : 22 décembre 1879 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, série XII, vol. 20, n° 505,‎ 1880, p. 233 - 236.
« N° 14213 - Loi qui approuve les conventions passées, les 26 mai et 9 juin 1883, entre le Ministre des Travaux publics, et la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée : 20 novembre 1883 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, série XII, vol. 28, n° 834,‎ 1884, p. 325 - 333.
« Déclaration de projet pour les travaux d’amélioration de la ligne Lyon-Bourg-en-Bresse (via Villars les Dombes) », Bulletin officiel des actes de Réseau ferré de France, Paris, n° 12, mars 2006, p. 9 - 11.

 

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